31914 - 1945 : D'une guerre à l'autre
Soldats et travailleurs dans les deux guerres mondiales
À partir de 1916, le gouvernement français recrute massivement des soldats et des travailleurs coloniaux et étrangers pour soutenir l’effort de guerre. Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Indochine fournit 43 000 combattants et 49 000 travailleurs, et la Chine quelque 140 000 hommes. Affectés majoritairement à l’arrière du front, ils sont casernés et tenus à l’écart des populations françaises, même s’ils côtoient ces dernières dans les usines, les ateliers, les poudreries ou les chantiers. Entre 1939 et juin 1940, 27 000 tirailleurs et travailleurs indochinois sont recrutés et acheminés en France pour former un contingent d’ouvriers non spécialisés. Ils sont employés dans des travaux forestiers, agricoles et industriels. À la Libération, la majorité d’entre eux aspirent à un rapatriement rapide, qui n’interviendra qu’entre 1946 et 1952.
Entre-deux-guerres
Durant l’entre-deux-guerres coexistent sans pour autant se côtoyer étudiants, artistes, ouvriers et travailleurs chinois, indochinois, japonais, ou encore coréens. La France métropolitaine offre un espace de liberté politique aux étudiants, aux intellectuels, mais aussi aux travailleurs asiatiques, qui s’engagent dans les luttes anticoloniales, la fondation d’organes de presse ou de partis politiques. Paris, capitale artistique de premier ordre, attire nombre d’artistes d’Extrême-Orient qui viennent étudier ou s’installer en France. Aux côtés de ces migrants portés par un projet intellectuel, artistique ou politique, une population de travailleurs, en grande partie composée de réquisitionnés de la Première Guerre mondiale restés en métropole, travaille, vit, se divertit, au sein de lieux de sociabilité et de quartiers asiatiques qui se développent.