51990 à nos jours : Migrations diversifiées et devenir des descendants
Après la fin de la guerre froide, la libéralisation économique opérée dans de nombreux pays asiatiques se poursuit dans les années 1990 et s’accélère à partir des années 2000. Leur entrée dans l’Organisation mondiale du commerce change la donne de l’économie mondiale. Dans ce contexte, les flux migratoires de l’Asie vers la France continuent à s’intensifier et les motifs migratoires se diversifient considérablement. Les mobilités internationales, anciennement réservées à certaines catégories de population dans les pays d’origine (élites – commerçants, intellectuels, militants lettrés –, urbains de classes moyennes et supérieures, conjoints et enfants de Français, etc.), se démocratisent. En parallèle, de plus en plus de descendants d’origine asiatique sont nés et grandissent en France. Citoyens français à part entière, les descendants contribuent grandement au renouvellement des présences asiatiques en France : composition sociodémographique, activités professionnelles, pratiques culturelles, expressions politiques, etc.
Diversité des routes migratoires
À partir des années 1990, les mobilités internationales se démocratisent et les flux migratoires de l’Asie vers la France s’intensifient. La France accueille des étudiants, des réfugiés politiques tout comme des travailleurs, dont certains sont entrés irrégulièrement. L’entrée dans l’Organisation mondiale du commerce de la Chine, du Cambodge, du Vietnam et du Laos entre 2000 et 2010 favorise le développement de certains secteurs comme l’import export, et contribue à la transformation urbaine de certains quartiers asiatiques en France. Ce développement économique génère également des flux touristiques et monétaires versla France. La démocratisation de la mobilité étudiante de l’Asie vers la France bâtit le socle de futurs migrants qualifiés asiatiques qui décident de s’installer en France – pour raisons professionnelles ou familiales – une fois diplômés de l’enseignement supérieur.
de sans-papiers, Place de la République, Paris. 1998.
D’une génération à l’autre
Les festivités sont des moments privilégiés de partage et de retrouvailles pour les migrants vivant loin de leur pays d’origine : les coutumes, les saveurs et les savoir-faire se diffusent et se partagent au cours des célébrations festives ou spirituelles. En dehors de ces occasions exceptionnelles, les pratiques linguistiques, culturelles et culinaires, les mémoires familiales et communautaires se transmettent au quotidien d’une génération à l’autre. Les histoires familiales et parcours migratoires, parfois douloureux, peuvent être sujets de silences, de non-dits et d’incompréhensions entre les différentes générations d’une famille. Ce sont souvent les descendants qui prennent l’initiative d’aller à la rencontre des langues, racines et mémoires de leurs parents et grands-parents, pour reconstituer leur histoire familiale et mieux comprendre qui ils sont et d’où ils viennent.