6Transcender le monde
« L’art et la nature, l’image et le concept, l’espace et le vide : la combinaison des cultures occidentale et orientale – de leurs ressemblances et de leurs différences – fait naître des visions du monde distinctes. »
Jiang Dahai
« Lorsque le corps devient une sorte de laboratoire, une source d’imagination et d’expérimentation, le processus de la vie se transforme en art. »
Chen Zhen
« J’appliquais de l’encre jusqu’à ce que la surface soit complètement chargée et totalement noire, jusqu’à ce que l’encre vivante devienne de l’encre morte, et qu’un nouveau départ puisse être généré à partir de cette sorte de mort. »
Yang Jiechang
« Dans cette période contemporaine de plus en plus difficile, dominée par l’épidémie, l’isolement, les guerres et la crise générale, m’identifier à ces “sages” transcendants semble être une grande ouverture pour moi afin de continuer à “vivre bien”… »
Ru Xiao Fan
Le départ s’accompagne de changements profonds. Il se caractérise par le passage d’un mode d’existence à un autre, par l’adaptation à des conditions culturelles, sociales, économiques et psychologiques différentes. S’il s’apparente à une mort symbolique, il signe l’essor d’une nouvelle vie en création. Ce cycle mort-renaissance caractérise l’artiste migrant, sans cesse en mouvement et en dialogue avec les réalités du monde.
Certains font alors de leur corps un observatoire d’expérimentations, engageant un espace de réflexion et de dialogue entre contraintes physiques et liberté spirituelle, identité et métamorphose, désirs et morale, destin et transcendance. Comme dans les oeuvres ultimes de Chen Zhen et de Huang Yong Ping, qui renvoient chez l’un au paysage intérieur, chez l’autre à la République de Platon, ils nous livrent leur vision du monde.
Un univers idéal se fait jour, nourri de la combinaison de connaissances, de traditions esthétiques et de savoirs les plus récents, empruntés aux multiples cultures traversées. Le voyage physique et le cheminement intérieur se transmuent en rêve éveillé.
