Le Maghreb des Films
Éclectisme, exigence, curiosité : pour sa dixième édition, le Maghreb des Films, lancé le 5 novembre, programme, jusqu’au 9 janvier à Paris, une cinquantaine de films, courts et longs métrages, fictions et documentaires, classiques ou contemporains qui ouvrent des fenêtres inattendues sur l’ensemble du Maghreb, Libye comprise.
On pourra ainsi découvrir deux longs métrages documentaires de l’écrivaine franco-algérienne Assia Djebar (les 19 et 20 novembre) disparue au début de l’année, mais aussi l’œuvre d’un poète cinéaste marocain méconnu, Ahmed Bouanani (les 12 et 13 décembre). On pourra savourer la programmation coup de coeur d’un grand Monsieur Cinéma du royaume, Noureddine Sail (les 14 et 15 décembre), de Sur la Planche de Leila Kilani, portrait coup de poing de jeune marginales marocaines, sorti en salles en 2011, au Grand Voyage, de Mohammed Abderrahman Tazi, road movie tragi-comique tourné en 1981, en passant par une bluette égyptienne de 1940, Flirt de jeune Fille. On pourra suivre au jour le jour la dernière campagne présidentielle algérienne avec la rédaction du quotidien El Watan (le 17 novembre), grâce au long métrage documentaire Contre-pouvoirs de Malek Smaïl ; ou arpenter le Maroc des campagnes et des petites villes dans les pas inspirés du photographe cinéaste Daoud Aoulad Syad (du 5 décembre au 9 janvier), en marge de l’exposition que lui consacre la Maison européenne de la Photographie.
À noter aussi les avant-premières de deux premiers et beaux longs métrages : Dans ma Tête un rond point (le 28 novembre, grand prix de la compétition française au FID Marseille 2015), de Hassan Ferhani, qui met poétiquement en scène, dans un abattoir d’Alger, les rêves et soliloques d’une poignée d’ouvriers ; et À peine j’ouvre les yeux (Prix du public, Venice Days 2015, le 3 décembre), de la Tunisienne Leyla Bouzid, parcours initiatique d’une jeune chanteuse dans les étouffants derniers mois du régime Ben Ali.
Le film de Leyla Bouzid est également visible au Forum des Images le 15 novembre dans le cadre d’une programmation spéciale dédiée aux femmes cinéastes tunisiennes.
Du 20 au 29 novembre, se tient aussi le festival biennal Proche-Orient – Ce que peut le Cinéma, avec 37 documentaires d’Israël, de Palestine et du monde arabo-musulman (Liban, Syrie, Irak, Libye et Iran) dont, en ouverture, le drolatique documentaire d’animation palestinien Les 18 fugitives.
Irène Berelowitch
Du 5 novembre 2015 au 9 janvier 2016
Informations pratiques - dates - salles participantes : maghrebdesfilms.fr