Le jury du Prix littéraire de la Porte Dorée 2014

  • Léonora Miano, présidente du jury

Née à Douala au Cameroun, Léonora Miano arrive en France en 1991 pour étudier la littérature américaine. Aujourd’hui, à 41 ans, elle a publié une œuvre composée de deux recueils de nouvelles (Afropean soul, Flammarion, 2008 ; Soulfood équatoriale, Nils, 2009), d’un texte théâtral (Ecrits pour la parole, L’Arche, 2012), d’un recueil de conférences (Habiter la frontière, L’Arche, 2012), et de sept romans. Les premiers, L’Intérieur de la nuit (Plon, 2005, 7 prix), Contours du jour qui vient (Plon, prix Goncourt des lycéens 2006) et Les Aubes écarlates (Plon, 2009), constituent une trilogie consacrée aux blessures de l’Afrique subsaharienne. Le dernier, La Saison de l’ombre (Grasset, prix Femina et Grand Prix du roman métis 2013), raconte le moment où la communauté Mulongo, des Subsahariens vivant dans une Afrique précoloniale, est embarquée dans ce qu’on n’appelle pas encore la "traite négrière". Pour Léonora Miano, il est primordial de s’intéresser à l’intimité de populations souvent envisagées de l’extérieur. C’est ce qu’elle fait à travers ses personnages, des Subsahariens ou des Afrodescendants, comme les quatre copines de Blues pour Elise (Plon, 2010). Signalons encore Tel des astres éteints (Plon, 2008), roman sur la conscience de la couleur et sur la place de l’Afrique dans l’imaginaire de sa diaspora. En 2012, elle a reçu le grand prix littéraire de l’Afrique noire pour l’ensemble de son œuvre.

  • Yvan Amar

Yvan Amar est depuis plus de vingt ans producteur à la radio. Sur RFI, il produit et présente deux émissions quotidiennes consacrées aux questions linguistiques : une courte chronique, Les Mots de l’actualité, dans laquelle, sans purisme, il fait le point sur le sens et l’emploi d’un mot, et La Danse des mots, magazine d’une demi-heure qui accueille tous les sujets qui témoignent d’une préoccupation linguistique : les différents français parlés autour du monde, les accents, les politiques linguistiques dans les pays francophones, la littérature de langue française, les effets de mode... Il produit aussi diverses émissions musicales sur France Culture et France Musique. Actuellement, il est producteur délégué de l’émission Jazz club qui capte et diffuse en direct un concert tous les vendredis soir sur France Musique.

  • Nathacha Appanah

Née à l’île Maurice, elle s’installe en France en 1998. Son premier roman, Les Rochers de Poudre d’Or (Gallimard, 2003), raconte l’épopée des travailleurs indiens venus remplacer les esclaves dans les champs de canne à l’île Maurice. Publié un an plus tard, Blue Bay Palace (Gallimard) donne à voir la schizophrénie de l’île Maurice entre l’image de carte postale et une société marquée par les classes, les castes et les préjugés. Dans La Noce d’Anna (Gallimard, 2004), la narratrice, lors du mariage de sa fille, s’interroge sur la transmission entre mère et fille. Le Dernier Frère (L’Olivier, prix Fnac 2007 et des lecteurs de L’Express 2008) raconte l’histoire de deux enfants qui n’ont rien en commun, sauf l’innocence brisée de l’enfance.

  • Arlette Farge

Spécialiste du XVIIIe siècle, directrice de recherche au CNRS et professeur à l’EHESS, cette historienne découvre, en préparant sa thèse sur le vol d’aliments à Paris au XVIIIe siècle, les bas-fonds de la capitale. Ce qui l’intéresse dans le siècle des Lumières, c’est le peuple, dont le quotidien et les émeutes se racontent en filigrane dans les archives judiciaires qu’elle ne cesse d’étudier (Le Goût de l’archive, Seuil, 1989). Dans Le Bracelet de parchemin (Bayard, 2003), elle étudie les écrits retrouvés sur les noyés de la Seine, donnant ainsi une parole aux sans-voix, avant de tenter de retrouver les voix du petit peuple dans son Essai pour une histoire des voix au XVIIIe siècle (Bayard, 2009). Derniers ouvrages parus, Un ruban et des larmes (Des Busclats, 2011) et La Déchirure. Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle (Bayard, sélection du prix Médicis de l’essai en 2013), où l’historienne continue de s’interroger : quel est donc ce siècle des Lumières si souvent aveugle et sourd aux moins favorisés ? Arlette Farge participe régulièrement à l’émission La Fabrique de l’Histoire, sur France Culture.

  • Michaël Ferrier

Né à Strasbourg, issu d’une famille créole de l’océan Indien, Michaël Ferrier a eu une enfance nomade, en Afrique et à Madagascar notamment, avant de s’installer au Japon, où il réside depuis une vingtaine d’années. Professeur à l’université Chuo de Tokyo, il dirige le Groupe de recherches “Figures de l’étranger”, sur les représentations de l’altérité. Romancier et essayiste, ses essais (La Tentation de la France, la Tentation du Japon [dir.], Picquier, 2003 ; La Barrière des rencontres, éd. Cécile Defaut, 2009) portent sur la culture japonaise, en référence constante à d’autres aires géographiques, notamment le monde créole. Il a publié plusieurs romans : Kizu (Arléa, 2004), Tokyo, petits portraits de l’aube (Gallimard, prix littéraire de l’Asie 2005) et Sympathie pour le fantôme (Gallimard, 2011, prix littéraire de la Porte Dorée). Dernier livre paru : Fukushima, récit d’un désastre (Gallimard, 2012, prix Edouard Glissant).

  • Oriane Jeancourt Galignani

Rédactrice en chef des pages littéraires du magazine Transfuge depuis 2010, Oriane Jeancourt Galignani a précédemment travaillé dans la presse littéraire. Elle a publié un roman en janvier 2013, Mourir est un art, comme tout le reste (Albin Michel), consacré à la vie de la poétesse américaine Sylvia Plath.

  • Mustapha Harzoune

Après un passage dans le journalisme (Libération), il est pendant près de vingt ans permanent de l’Association de culture berbère à Paris. Journaliste, membre de la rédaction d’Hommes & Migrations, responsable de la collection “Rives Sud” aux éditions de l’Arganier de 2006 à 2009, il se consacre aux littératures de la migration et du monde arabe, particulièrement algérienne. Il est l’auteur du Guide culturel et pratique des prénoms arabes (Arganier, 2006) et, avec Samia Messaoudi, de Paroles kabyles (Albin Michel, coll. “Carnets de sagesse”, 2000) et de Vivons ensemble. Pour répondre aux questions des enfants sur l’immigration (Albin Michel, 2012).

  • Emmanuel Khérad

Né à Nice, Emmanuel Khérad est un journaliste culturel curieux et enthousiaste, très attaché aux cultures du monde. Depuis février 2013, il est membre du Centre national du livre, nommé par la ministre de la Culture et de la Communication. Il produit et présente plusieurs émissions culturelles sur France Inter. Avec La Librairie francophone diffusée depuis neuf ans dans tous les pays francophones (sur France Inter, RTS, RTBF, RTBF international et Radio Canada 1re chaîne), il propose à près de 3 millions d’auditeurs à travers le monde une émission autour des livres en croisant les genres et les cultures. Il a créé Escale estivale (18-19 heures), un magazine d’actualité culturelle diffusé l’été par France Inter depuis dix ans (programme n° 1 en France en audience). Egalement spécialiste des thématiques urbaines à Radio France, il a présenté Cultures urbaines sur France Culture, Avoir 20 ans dans son quartier sur France Bleu et il a été grand reporter pour Planète Métisse sur RFI. Auteur d’un livre sur les 2600 ans de Marseille, La Massalia (1999, éd. Muntaner/Flammarion), il a produit et présenté pendant douze ans l’émission Quartiers libres diffusée à la télévision sur la chaîne LCM et sur toutes les radios locales de la région marseillaise.

  • Isabelle Quentin-Heuzé

Isabelle Quentin-Heuzé a rejoint la Fondation EDF depuis plus de deux ans où elle exerce plusieurs missions : la lutte contre les discriminations, l’organisation de rencontres à l’espace de la Fondation rue Récamier sur des sujets sociétaux, une mission d’études sur le renouveau du patrimoine industriel de l’entreprise. Cinéphile, elle a travaillé dans un cinéma d’art et d’essai, mais aussi dans l’édition et la distribution de biens culturels. Elle a également été directrice de cabinet de la ville de Boulogne-Billancourt, puis directrice générale adjointe en charge des Affaires culturelles et de la Communication. Passionnée de théâtre, elle a été vice-présidente de l’association Paris-Mouff-Théâtre qui gérait récemment le théâtre Mouffetard dirigé par Pierre Santini, avant qu’il ne change d’affectation.

  • Jacques Toubon

Conseiller d’État honoraire, ministre de la Culture et de la Francophonie entre 1993 et 1995, puis ministre de la Justice entre 1995 et 1997, Jacques Toubon fut conseiller auprès du président de la République de 1997 à 1998. Ancien élève de l’École nationale d’administration, il a été membre du corps préfectoral avant d’officier, de 1968 à 1976, au sein de plusieurs cabinets ministériels (Outre-mer, Relations avec le Parlement, Agriculture, Intérieur, Premier ministre). Secrétaire général du RPR de 1984 à 1988, député de Paris à l’Assemblée nationale de 1981 à 1997 et président de la Commission des lois (1986-1987), Jacques Toubon a également été maire du XIIIe arrondissement de Paris de 1983 à 2001. Député au Parlement européen de 2004 à 2009, il a été président du Fonds Eurimages du Conseil de l’Europe (2002- 2009). Il est actuellement président du Conseil d’orientation du Musée de l’histoire de l’immigration, qui a ouvert ses portes le 10 octobre 2007. Depuis janvier 2010, il agit en qualité de délégué de la France pour la fiscalité des biens et des services culturels. Jacques Toubon est membre du Collège de la Haute Autorité pour la diffusion et la protection des droits sur Internet et du Haut Conseil à l’intégration.

  • Sébastien Wespiser

Après des études d’histoire à la Sorbonne et des activités dans différents milieux, par exemple, manager d’un groupe de rock, Sébastien Wespiser est devenu libraire, passionné de polars et de musique, dont il parle avec énergie et enthousiasme. Sa passion, favoriser l’accès au livre, conseiller les gens et les surprendre. Récemment, il est descendu du XIXe arrondissement et de la librairie Longtemps pour animer un lieu insolite et poétique du Marais, Le Thé des écrivains, 16, rue des Minimes à Paris. Un endroit délicieux où l’on peut travailler, boire des thés parfumés, bruncher, s’offrir des cahiers colorés en papier de coton, discuter, profiter de la programmation axée sur le culturel au sens large, et même... acheter des livres.

  • Des secondes du lycée Elisa-Lemonnier (Paris XII) sous la houlette de leurs professeurs de lettres, Sophie Saint-Dizier et Lyse Audier.

  • Des secondes du lycée Jean-Zay (Aulnay-sous-Bois, 93) avec leur professeur Maureen Attali (livres offerts par la Fondation WFS).

  • Un groupe étudiants de l’université paris-XIII, option « animation sociale et socio-culturelle » de l’IUT de Bobigny avec leur professeur de littérature Danièle Fournier.