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6Désirs d’horizons

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Le plus souvent, les exilés trouvent refuge dans un pays voisin. L’horizon imaginaire de la mer ne disparaît pas pour autant. Nous la pensions frontière, cimetière, elle scintille aussi comme un espace interminable, indéterminé, sans limites, sans drapeau qui la représente. Dans cet espace autre, c’est toute notre vie politique qui se réinvente. Voir l’infini comme ultime horizon, c’est comprendre que le monde ne s’arrête pas aux frontières, que nous sommes, comme le disait le philosophe Pascal, « embarqués ». Tout départ est une façon de mettre les voiles, de recommencer, de signifier que le réel n’est pas refermé.

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Le roman de la migration ne relève pas de la seule obsession sécuritaire. Il creuse les sillons liquides des formes de vie hybridées qu’aucune frontière ne peut bloquer. Il donne la parole aux voix mélangées qui font aussi notre monde. Ce monde est bien celui auquel tout le monde prend part. La mer n’est pas que récif, elle est aussi récit, récital, récitation. De toutes les voix déclarées perdues, déclarées vaincues. Par elles, l’utopie politique reprend corps.Redonner forme à cette utopie, c’est accepter que la politique ne soit pas une guerre de tous contre quelques-uns mais un art des individus. Il nous faut réinventer une politique de la bienveillance en laquelle chacune, chacun peut dire à voix haute : que faites-vous de moi ?

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