Londres

Centre névralgique de l’immigration en provenance du Commonwealth, Londres tient une place centrale dans l’histoire des migrations en Europe. Au cours des années 1960 à 1990 la revue observe comment cette métropole enregistre chaque secousse d'une histoire houleuse où la ségrégation a laissé place à la révolte et au militantisme, avec en point d’orgue les émeutes de 1981 menées par la communauté antillaise. Cette sélection d'articles permet de saisir sur le vif les réponses institutionnelles opérées par le gouvernement britannique, et permet aussi de mettre en perspective l’approche idéologique et sociologique privilégiée par nos voisins Anglo-saxons face au défi migratoire.

Sociologie britannique des relations inter ethniques

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H&M documents n°942

H&M documents n°942, 1er février 1978

15 ans de relations entre britanniques et immigrés sont abordés par Yves Charbit qui présente ces rapports parfois difficiles en mesurant le poids des décisions politiques et en les confrontant aux statistiques sur les "gens de couleurs". L’article analyse comment les sociologues britanniques abordent le phénomène migratoire : face à la multiplication des travaux universitaires dans les années 70, il présente les approches, les problématiques et les débats entre les spécialistes d'outre-Manche.

Migration et relation sociale en Grande Bretagne

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H&M documents n°650

H&M documents n°650, 16 mai 1966

Le milieu des années 60 est une période charnière pour l’immigration en Grande-Bretagne : le "nouveau Commonwealth" a permis l’arrivée de plus de 500 000 travailleurs en 15 ans. Face à la pression de l’opinion publique, balancée entre les ressentiments des Britanniques et la mobilisation des communautés locales et des personnalités comme Martin Luther King jr., il est désormais urgent pour le gouvernement de proposer de nouvelles mesures pour encadrer l’immigration et assurer la stabilité des relations raciales dans le pays – au-delà du Race Relations Act de 1965.

Recherches britanniques sur les migrations

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H&M documents n°988

H&M documents n°988, 1er avril 1980

Ces deux articles livrent un bilan relativement exhaustif de l’immigration et des relations socio-raciales en Grande-Bretagne. Y sont présentés non seulement les chiffres et les législations appliquées pour les années 70, mais aussi les sources, les organismes d’étude et les axes de recherche. La situation britannique, où les migrations doivent être comprises sous le prisme de Commonwealth, exige donc un effort de cadrage scientifique pour les lecteurs français.

Musulmans en Grande Bretagne

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H&M documents n°907

H&M documents n°907, 1er juin 1976

En pleine période de tension au Moyen-Orient, Londres accueille en avril 1976 le "festival Mondial Islamique". L’événement constitue une des premières tentatives de reconnaissance et de dialogue avec la communauté musulmane dans une Grande-Bretagne majoritairement chrétienne. Il ne s’agit pas uniquement d’une question religieuse, ce festival répond à des enjeux socio-culturels et c’est de l’image qu’il donnera de l’islam aux citoyens britanniques que pourra ou non naître un échange constructif avec ces derniers.

Les difficultés d’une société multi raciales + Les relations interraciales dans les quartiers à forte densités d’immigration

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H&M documents n°1052

H&M documents n°1052, 15 juin 1983

De mars à juillet 1981, Londres connaît une série d’émeutes inédite dans l’histoire de la Grande-Bretagne : la frustration et l’aliénation endurée par les jeunes noirs s’exprime avec violence et contraint le gouvernement Thatcher à se pencher sur les problèmes raciaux et à opérer de nouveaux changements institutionnels. A la différence de la France, l’essentiel des immigrants est arrivé après la Seconde Guerre mondiale. Le ralentissement économique des années 70 a entraîné de graves difficultés parmi les jeunes de la communauté antillaise, frappés pour plus de 40% d’entre eux par le chômage. Les deux articles d’Hommes et Migrations parus en 1983 cherchent à revenir sur les événements ainsi que sur les décisions prises par le gouvernement face à ces difficultés, puis présentent un aperçu statistique et institutionnel de la relation très pragmatique qu’entretiennent les autorités britanniques avec les jeunes issus de l’immigration.

Grande-Bretagne : le racisme institutionnel sur la sellette

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H&M n°1219

H&M n°1219, mai-juin 1999

Amendé à plusieurs reprisés, le Race Relations Act est au cœur des relations interraciales en Grande-Bretagne. Chaque modification de l’acte constitue une réponse à une réaction plus ou moins médiatisée de l’opinion publique aux problèmes liés à l’immigration, y compris les violences entre communautés implantées à Londres. C’est au terme d’un débat de plus d’un an que l’Act est amendé en 2000 pour limiter les discriminations raciales dans l’ensemble des services publiques, avant d’être remplacé par l’Equality Act de 2010.

« En février 1999, le juge MacPherson a rendu un rapport concernant l’enquête autour de la mort de Stephen Lawrence, un jeune Britannique d’origine jamaïcaine tué à Londres en 1993. Très médiatisée, la diffusion de ce rapport a suscité en Grande-Bretagne un débat d’une ampleur inégalée sur le racisme institutionnel, une notion désormais officiellement reconnue par les autorités. A partir de ce constat, le juge préconise d’étendre les prérogatives du Race Relations Act, une législation antiraciste adoptée en 1965 : après avoir d’abord mis l’accent sur les discriminations en matière d’emploi et de logement, cette législation devrait désormais s’appliquer aux services de la police et de la justice, ainsi qu’à la santé publique, l’éducation et même l’armée ».

Accéder à l'article sur le site de Persée