1979 : L’arrivée des réfugiés d’Asie du Sud-Est

Hommes et Migrations, n°946, janvier 1978 et n°960, décembre 1978

En 1975, les États-Unis se retire du conflit au Vietnam. Le Nord du pays, communiste, prend le dessus sur le Sud jusque là défendu par l’armée américaine. Dans le même temps, des forces révolutionnaires arrivent au pouvoir dans les États de l’ex-colonie française indochinoise : Pathet Lao au Laos et les Khmers rouges au Cambodge. Devant la violence des représailles de ces régimes, les populations du Sud-Est asiatique cherchent à tout prix à quitter leur pays. La France, à partir de 1979, se mobilise pour assurer la prise en charge de ces demandeurs d’asile et leur intégration dans la société française.

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Vietnam mai 1988. A bord du "Mary" 400 boat-people secourus par Médecins du monde
Vietnam mai 1988. A bord du "Mary" 400 boat-people secourus par Médecins du monde
© Patrick Bar/Eyedea/Gamma

Entre 1975 et le début des années 1990, 3 millions de personnes se voient contraints à l’exil afin d’échapper aux exactions de différents régimes d’Asie du Sud-Est. Nombre de ces populations demande l’asile politique à la France. En 1979, l’arrivée de ces "Boat People", appelés ainsi parce qu’ils quittent leur pays par la mer, est fortement médiatisée suite à l’engagement d’associations et d’intellectuels dans leur "sauvetage".

Hommes et Migrations Documents prête sa voix aux associations qui s’investissent pour la prise en charge de ces demandeurs d’asile. Le texte "Accueil en France des réfugiés et personnes déplacées" donne à voir la mise en place et le fonctionnement d’une politique publique qui n’avait pas été formalisée auparavant. Associations et organismes d’État se répartissent la prise en charge des demandeurs d’asile. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations-Unis inscrit en Thaïlande leurs demandes d’asile politique. Ils sont ensuite acheminés vers la France par le Comité intergouvernemental pour les migrations européennes (CIME). Sur place, les associations se répartissent les tâches : parmi elles, la Croix-Rouge accueille les nouveaux arrivants à l’aéroport ; France terre d’asile s’occupe de les héberger dans des foyers de transit ; la Cimade offre des cours de français en vue de faciliter leur intégration dans la société française.

Hommes & Migrations documente ces arrivées tout au long de l’année 1978 : on trouve par exemple, le compte-rendu d’activité du Centre de Préformation de Marseille sur ses actions auprès des réfugiés du Sud-Est asiatique (n°949) ou des réflexions sur la notion de réfugiés de Philippe Waquet (n°955). Au mois de décembre, Hommes et Migrations reproduit la Note sur l’ethnie des Hmongs de Pierre Dupont-Gonin, ancien fonctionnaire de l’administration indochinoise et conseiller technique pour la Direction de la population et des migrations (DPM). Cette note atteste d’une volonté de faire connaître aux acteurs de terrain et aux responsables de politiques publiques les spécificités culturelles des réfugiés dans le but de leur intégration.

D’après la chronique de Julia Bellot, « Il y a quarante ans, la revue documentait l’arrivée des réfugiés d’Asie du Sud-Est », Hommes et Migrations n °1312, octobre-novembre-décembre 2015, p. 102-104.

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Hommes et Migrations, n°946, janvier 1978
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Hommes et Migrations, n°960, décembre 1978
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A l’occasion du jubilé de la revue Hommes & Migrations, le Musée national de l’histoire de l’immigration présente les archives de la revue à travers 15 dates marquantes de cette histoire (accéder à la chronologie).