Paris et nulle part ailleurs
L’exposition Paris et nulle part ailleurs plonge le public dans les années d’effervescence d'après-guerre qui, de 1945 à 1972, virent l’émergence de nouvelles visions artistiques, que ce soit dans le domaine de l’abstraction, de la figuration ou de l’art cinétique.
Dans la première moitié du XXe siècle, Paris est la capitale mondiale des arts, le foyer des avant-gardes vers lequel affluent artistes et intellectuels du monde entier. Après la Seconde guerre mondiale, malgré l’attractivité de plus en plus forte de New York, c’est encore à Paris, et, pour beaucoup, nulle part ailleurs, qu’il faut aller se former, créer, exposer, confronter son travail à celui des autres, écrire l’histoire de l’art.
L’exposition
Sur les 15 000 artistes actifs à Paris à cette époque, 60 à 65 % d’entre eux sont étrangers. Qu’ils ne passent que quelques mois, quelques années, partent et reviennent, ou s’installent définitivement, pour quelles raisons ces artistes sont-ils venus ? Comment leurs œuvres ont-t-elles été marquées par ce changement d’univers, comment l’expriment-elles ? Leurs parcours migratoires sont-ils similaires à ceux de leurs compatriotes ? Paris et nulle part ailleurs s’intéresse à 24 artistes de diverses origines (Europe, Afrique, Amérique latine, États-Unis, Asie) venus à Paris et dont le travail permet de saisir les enjeux de la migration.
Organisée en quatre thèmes : s’exiler, mêler sa culture d’origine et celle d’accueil, réagir à l’étrangeté du monde que l’on découvre, construire un langage universel sans frontières, l’exposition évoque les motivations du départ, l’installation, les sociabilités, un quotidien parfois difficile dans une ville cosmopolite devenue leur nouveau foyer.
L’exposition réunit une centaine d’œuvres de collections privées et publiques - dessins, sculptures, peintures, collages - de Shafic Abboud (Liban), Eduardo Arroyo (Espagne), André Cadere (Roumanie), Ahmed Cherkaoui (Maroc), Carlos Cruz-Diez (Vénézuela), Dado (Monténégro), Erró (Islande), Tetsumi Kudo (Japon), Wifredo Lam (Cuba), Julio Le Parc (Argentine), Milvia Maglione (Italie), Roberto Matta (Chili), Joan Mitchell (États-Unis), Véra Molnar (Hongrie), Iba N’Diaye (Sénégal), Alicia Penalba (Argentine), Judit Reigl (Hongrie), Antonio Seguí (Argentine), Jesús Rafael Soto (Vénézuela), Daniel Spoerri (Roumanie), Hervé Télémaque (Haïti), Victor Vasarely (Hongrie), Maria Helena Vieira da Silva (Portugal), Zao Wou-Ki (Chine).
Commissariat de l'exposition
Jean-Paul Ameline
Commissaire de l'exposition, il a été conservateur au Musée National d’Art Moderne Centre Pompidou à Paris. Il a, par la suite, été conservateur général du Patrimoine en 2003 et chef de service des Collections modernes jusqu’en 2013. Il a été le commissaire de nombreuses expositions dont Face à l’Histoire. L’artiste moderne devant l’événement historique, 1933-1991 (1996), ainsi que Paris du Monde entier (l’artiste étranger à Paris 1900-2005) pour le National Art Center à Tokyo en 2007.
Chloé Dupont
Assistante exposition, Musée national de l’histoire de l’immigration. Diplômée en histoire de l’art à l’Université de Grenoble et en muséologie à l’École du Louvre, elle a notamment participé à la préparation de plusieurs expositions au musée d’Orsay, au Petit Palais et au musée Cernuschi.
Les éditions autour de l'exposition
Le catalogue
Le catalogue, sous la direction de Jean-Paul Ameline, fait le point sur ce moment crucial du passage de l’art moderne à l’art contemporain à l’aide d’une chronologie illustrée, de biographies et d’œuvres de l’exposition. Avec les contributions de :
- Jean-Paul Ameline, commissaire de l’exposition.
- Fanny Drugeon, docteure en histoire de l’art et co-directrice du colloque Passages à Paris (édition Mare et Martin, en cours de publication).
- Béatrice Joyeux-Prunel, professeure à l’Université de Genève et autrice notamment de Naissance de l’art contemporain, 1945-1970, Une histoire mondiale, Paris, CNRS éditions, 2021.
Revue Hommes & Migrations
Au-delà des parcours migratoires et des démarches créatives des artistes étrangers présents à Paris, ce numéro interroge le rôle très singulier de Paris comme l’une des principales scènes cosmopolites de la modernité, « là où l’art d’avant-garde s’élabore », et tente de comprendre pourquoi cette capitale culturelle en Europe attire des artistes de tous les horizons.