Présences asiatiques en France
À l’occasion de l’exposition Immigrations Est et Sud-Est asiatiques depuis 1860, présentée au Musée national de l’histoire de l’immigration jusqu’au 18 février 2024, la revue Hommes & Migrations revient sur l’histoire et les dynamiques de la présence des migrations est et sud-asiatiques en France aux XXe et XXIe siècles.
de sans-papiers, Place de la République, Paris. 1998.
Diversité des migrations asiatiques
Aujourd’hui, près de 6 % de la population immigrée en France est originaire d’Asie de l’Est et du Sud-Est. Cette réalité recouvre des temporalités, des populations et des motifs de migrations fortement diversifiés. Des travailleurs mobilisés dans les conflits mondiaux aux migrants économiques des années 1980, en passant par les rapatriements liés aux décolonisations et les exils politiques, les arrivées successives de migrants venus de Chine, du Vietnam, Cambodge et Laos ou de Corée du Sud prennent source dans les tumultes du XXe siècle.
Insertion et participation dans la société française
Les migrations Est et Sud-asiatiques en France sont marquées par des stratégies résidentielles et entrepreneuriales qui contribuent à remodeler en profondeur le paysage du commerce ethnique. L’exemple de Paris et de l’Île-de-France révèle comment la préservation et le développement de pratiques de consommation liées aux pays d’origine épouse les logiques de transformation urbaine à l’œuvre dans la capitale. Sur le plan de la culture et des valeurs, les communautés asiatiques tentent de recréer des espaces de socialisation qui permettent de maintenir vivantes leurs identités et leurs cultures en migration.
Les nouvelles générations
Les descendants d’immigrés asiatiques en France vivent un tournant générationnel : si leur intégration dans la société française est effective, l’expression de leur double sentiment d’appartenance, en tant que Français et Asiatiques, continue de faire face aux représentations stéréotypées qui visent leurs aînés. Leur volonté de s’extraire du rôle attendu de « minorité modèle » et de lutter contre le racisme anti-Asiatiques se concrétise dans une libération de la parole.