Champs de bataille et figures de résistants
De Paris aux Vosges, en passant par la Provence ou le Vercors, les immigrés et étrangers résistants ont déployé leurs actions de lutte clandestine contre l’occupant sur tout le territoire français. De nombreux articles de la revue rendent hommage à tous ces résistants venus de tous les horizons qui ont agi sur une grande diversité de territoires.

Legende
Congrès national d'unification des combattants engagés volontaires et résistants immigrés, 1947, Carte postale. Inv 2018.77.1
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© EPPPD-MNHI
Des maquisards allemands dans les Cévennes

Eveline Brès, Yvan Brès, in Hommes & Migrations, n° 1148, 1991, pp. 30-35.
La participation des Allemands antinazis à la Résistance sur le sol de France a été largement occultée. Pourtant, le « Travail allemand » (entre autres, l'infiltration de la Wehrmacht et des services administratifs de l'occupant par des Allemand(e)s antifascistes) a, lui aussi, contribué à la libération de la France, et des maquisards allemands ont pris part aux combats pour la liberté. Voici l'histoire d'un maquis composé essentiellement d'Allemands (une quarantaine), depuis les camps d'internement français jusqu'à la libération de Nîmes, en août 1944.
Les Polonais dans la résistance en France

Janine Ponty, in Hommes & Migrations, n° 1148, 1991, pp. 27-29.
Que des citoyens polonais aient combattu l'occupant nazi sur le sol français, c'est relativement connu. Que leur engagement fût plus précoce et proportionnellement plus important que chez les Français, cela l'est moins. L’hétérogénéité la résistance polonaise mérite d’être soulignée. Elle comprenait, entre autres, des militaires passés en zone libre lors de l’armistice du 22 juin 1940, des mineurs embauchés en zone occupée, et des résistants liés au gouvernement polonais en exil à Londres.
Les oubliés

Geneviève Armand-Dreyfus, in Hommes & Migrations, n° 1148, 1991, pp. 36-44
Depuis leur sortie des camps où les autorités françaises les avaient internés en 1939, jusqu'à l'entrée dans Paris le 24 août 1944 de chars de la 2e DB portant les noms de Guernica, Teruel ou Guadalajara, les républicains espagnols ont participé en grand nombre à tous les combats de la Résistance. C'est l'histoire de ces oubliés qui est retracée ici.
Un Tunisien tranquille dans la résistance grenobloise

Othman Garouia, in Hommes & Migrations, n° 1148, 1991, pp. 45-47.
Othman Garouia (1909-1992), jeune tunisien venu faire ses études en France en 1931, était maître d'internat et responsable sporti dans un lycée grenoblois quand il entre en contact avec la Résistance intérieure en 1942. Nommé « officier de liaison et de renseignements » dans les FTP, il était chargé de la relation entre l'instance militaire, les FTP, et l'instance politique, le Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France, dit Front national, un mouvement de résistance créé par le Parti communiste français (PCF).
Immigrés et étrangers dans la libération de la Provence

Emile Témime, in Hommes & Migrations, n° 1148, 1991, pp. 48-52.
En 1940, la Provence devient une plaque tournante de l'exil et un lieu privilégié de la Résistance (notamment par la présence de nombreux réfugiés politiques). En novembre 1942, avec la fin de la zone libre, les groupes de la MOI se trouveront à l'avant-garde d'un combat, où Français et étrangers mêleront leurs efforts. Quand vient la libération de la Provence, se trouvent unis dans un même combat les Français, les Nord-Africains combattants dans l'armée française (les tabors marocains prenant une part décisive à la libération de Marseille) et les résistants de la FTP-MOI (italiens, arméniens ou espagnols).
Les tirailleurs malgaches et sénégalais dans la Résistance

Maurice Rives, in Hommes & Migrations, n° 1158, 1992, pp. 17-22.
Plus de 5 000 tirailleurs sénégalais et malgaches, déserteurs ou évadés des camps de prisonniers après l'armistice de 1940, ont choisi de rejoindre les rangs de la Résistance. Parmi eux le tirailleur malgache Justin Resokafany, le caporal soudanais Idrissa Diana, le caporal Souleyman Diallo du maquis Latourette ou le brigadier-chef Sanou Badian… Voici le récit, en particulier dans le Vercors et dans les Vosges, de leurs actions trop souvent oubliées.
Sur les traces d'Addi Bâ, héros vosgien d'origine guinéenne

Étienne Guillermond, in Hommes & Migrations, n° 1247, 2004, pp. 60-66.
Tollaincourt, petit village des Vosges, a commémoré en 2003 la mémoire d’Addi Bâ, membre du 12e régiment de tirailleurs sénégalais. Né en 1913 en Guinée, prisonnier évadé en octobre 1940, caché avec l’aide de la population du village, il participe à l'établissement du premier maquis des Vosges. Arrêté par les Allemands, il sera fusillé à Epinal, le 18 décembre 1943.
Portrait de Boris Holban

Stéphane Courtois, in Hommes & Migrations, n° 1276, 2008, pp. 76-78.
De son vrai nom Baruch Bruhman, Boris Holban (1908-2004) est né dans une famille juive qui s'enfuit d'URSS. Privé de sa nationalité en raison de lois antisémites, il vient en France en 1938 et s'engage en septembre 1939 dans le premier régiment de volontaires étrangers. Militant dans le mouvement communiste, il devient le chef militaire et le créateur des FTP-MOI parisiens en mars 1942. Écarté de la direction des FTP-MOI, il est remplacé par Missak Manouchian en août 1942.
Portrait d'Adam Rayski

Stéphane Courtois, in Hommes & Migrations, n° 1276, 2008, p. 80-81.
Adam Rayski (1913-2008) est né Abraham Rajgrodski à Bialystok, ville frontière entre Pologne et Russie. Fils de petits commerçants, engagé dès 16 ans dans l'action révolutionnaire, il s’exile à Paris en 1932. En 1933, il est nommé membre de la direction de la section juive du Parti communiste français (PCF) appartenant à la Main d'œuvre immigrée (MOI). Durant la guerre, Rayski à la charge de la presse clandestine qui sensibilise les Juifs aux menaces de déportation et sélectionne les militants susceptibles de s'engager dans la lutte armée au sein du 2e détachement des FTP-MOI parisiens.