Migrations et carrières sportives
Nombre de sportifs d’origine étrangère ont marqué l’histoire du sport français et continuent de le faire. Certains n’ont brillé que le temps d’une saison, mais suffisamment pour marquer leur passage d’un éclat indélébile, d’autres ont gravé leurs victoires parmi les monuments de notre mémoire collective. Les trajectoires d’Alain Mimoun, d’Abedi Pelé, d’Angelo Parisi, de Michel Platini ou de Yeso Amalfi témoignent de ce que le sport de haut niveau, en France, doit à l’histoire des migrations : son excellence !
Alain Mimoun : tout pour la France !
Entretien de Karim Belal avec Alain Mimoun, in Hommes & Migrations, n° 1226, 2000, pp. 44-49
Alain Mimoun, véritable monument du sport français, est aussi l'une des personnalités publiques les plus populaires de notre pays. Aux quatre coins de la France, on ne dénombre pas moins de quarante stades, quinze rues et autres édifices portant le nom de cet homme de foi et de convictions, natif d'Algérie. L'an dernier, le Président Chirac en a fait le premier Français d'origine nord-africaine Commandeur de la Légion d'honneur. En outre, fin 1999, les lecteurs de la revue Athlétisme l'ont élu « athlète français du siècle » !
Les footballeurs noirs africains en France des années cinquante à nos jours
Claude Boli, in Hommes & Migrations, n° 1285, 2010, pp. 14-30
La migration de footballeurs venus d’Afrique subsaharienne en France démarre dans les années 1950. L’histoire des footballeurs noirs africains évoluant dans l’Hexagone est marquée par de grands joueurs, parmi lesquels Eugène N’Jo Léa, Salif Keita ou Abedi Pelé. Depuis un demi-siècle, leur trajectoire dans les clubs français, faisant fi des préjugés et des relents de paternalisme bien ancrés dans le monde du sport, jalonnent un chapitre méconnu du parcours migratoire des Africains en France.
Émigrés d’Italie, champions en France
Stéphane Mourlane, in Hommes & Migrations, n° 1316, 2017, pp. 138-141
Ils sont nés en Italie et ont fait carrière en France : le cycliste Maurice Garin, vainqueur du Paris-Roubaix en 1897 et 1898 ; le boxeur Primo Carnera, champion du monde des poids lourds en 1933 et 1934 ; le footballeur Robert Grava, champion de France 1947 avec le CO Roubaix-Tourcoing ; ou encore le judoka Angelo Parisi, médaille d’or dans la catégorie poids lourds aux Jeux olympiques de Moscou en 1980. Parmi les enfants et les petits-enfants de migrants italiens qui ont brillé sous les couleurs françaises en football, Roger Piantoni et Michel Platini sont les plus illustres.
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Yeso Amalfi (1950-51). Une vedette brésilienne à l’OGC Nice
Yvan Gastaut, in Hommes & Migrations, n°1285, 2010, pp. 32-47
Au début des années 1950, l’OGC Nice embauche un joueur originaire du Brésil, Yeso Amalfi, qui va profondément marquer l’histoire du club. Talentueux et fantasque, cet attaquant enflamme les foules et cristallise les passions. Alliant le génie du jeu et un sens certain de la mise en scène, Amalfi est adulé par les médias à l’image des « stars » contemporaines. « Le beau Yeso » n’est pourtant resté à Nice qu’une seule saison. Le temps de construire son image, d’asseoir sa valeur sportive et de négocier son transfert. Le temps pour la Côte d’Azur de vibrer à l’heure brésilienne.
Le Onze de France en 1973, un sélectionneur venu des Carpates
Paul Dietschy, in Hommes & Migrations, n°1330, 2020, pp. 107-108
Joueur et entraîneur de football roumain, passé par l’Ajax d’Amsterdam de Johann Cruyff, Stefan Kovacs prend la tête de la sélection française en 1973. Après l’Anglais George Kimpton en 1934, il est le deuxième étranger à occuper ce poste prestigieux. En dépit de résultats décevant, Kovacs a préparé l’arrivée au poste de sélectionneur de Michel Hidalgo, son adjoint et successeur.