18Antonio Seguí
Córdoba (Argentine) 1934, Buenos Aires 2022
Né en 1934 à Córdoba en Argentine, Antonio Seguí étudie la peinture à l’École des beaux-arts et part en 1951 pour l’Europe. À Madrid, il assiste aux cours de l’Academia de San Fernando et découvre l’œuvre du peintre Gutiérrez Solana. À Paris, il fréquente les Beaux-Arts et s’intéresse à la satire sociale dans les dessins d’Honoré Daumier.
C’est en 1957, à Córdoba, qu’a lieu sa première exposition personnelle. Il est d’abord attiré par l’art abstrait qui, à l’époque, incarne dans les milieux latino-américains le renouveau après le réalisme social des muralistes mexicains. Alors qu’il commence à se faire connaître, il décide en 1958 de partir traverser l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Il réalise des œuvres sur la route et organise des expositions. Des dessins satiriques commencent déjà à côtoyer ses tableaux abstraits. À Mexico, en 1959, il rencontre Diego Rivera et José Orozco et abandonne formes et paysages sombres pour placer la figuration au centre de son œuvre.
En 1963, la vente d’un autoportrait lui permet de retourner en France alors qu’il a été choisi pour représenter l’Argentine à la troisième Biennale de Paris avec sa série Metamórfosis de Doña Felicitas Naón, qui raconte sur fond de photographies repeintes les déboires burlesques d’une famille aristocratique argentine. Encouragé par le succès rencontré, il décide de s’installer dans un atelier à Arcueil et commence à exposer dans les galeries Jeanne Bucher et Claude Bernard où il présente bientôt ses premiers reliefs en bois découpé inspirés de l’univers des bandes dessinées. Souvent qualifiée de narrative, l’œuvre de Seguí prend en même temps pour cible avec un humour mordant les pouvoirs militaires en place dans son pays et se développe vers la gravure qui devient un des moyens d’expression préférés de l’artiste.
En 1976, un putsch installe en Argentine une junte militaire qui perdure jusqu’en 1983. Seguí devient un « exilé volontaire » et doit attendre dix ans pour retourner dans sa patrie. Le souvenir de son pays – ses paysages, ses villes, ses figures populaires – imprègne les créations de l’artiste. Il multiplie les variations (gravure, eau-forte, céramique, sculpture) sur ces foules de personnages à chapeaux, à la fois identiques et toujours changeantes. Exposé en Europe, en Amérique latine, aux États-Unis, Seguí acquiert ainsi peu à peu une renommée qui fait de lui l’un des artistes latino-américains les plus représentatifs de la scène internationale. Il s’éteint le 26 février 2022 à Buenos Aires.
Bibliographie :
- Daniel Abadie, Antonio Seguí, Paris, Hanzan, 2010.