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13Joan Mitchell

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Tableau de Joan Mitchell, A small garden, 1980
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Cartographie du parcours migratoire de J. Mitchell

Chicago (États-Unis) 1925, Paris 1992

Issue d’une famille aisée et cultivée de Chicago, Joan Mitchell est élevée dans l’amour de l’art et de la poésie, deux voies qui irriguent tout son parcours. Suivant des cours de peinture dès son enfance, elle est initiée à l’art moderne européen et admire les impressionnistes, Cézanne et Van Gogh. Elle poursuit ses études à l’Art Institute of Chicago, et s’oriente rapidement vers la peinture de paysage. Diplômée, elle s’installe à New York, puis une prestigieuse bourse lui permet de partir pour la France en 1948. Le Paris dont elle rêve depuis l’enfance s’avère « décevant » (Lettre de Joan Mitchell à Joanne Von Blon, 8 février 1949, citée dans Sarah Roberts et Katy Siegel (dir.), Joan Mitchell, San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art, New Haven/Londres, Yale University Press, 2020, p. 23), marqué par la guerre.

Elle lui préfère le sud du pays, dont la lumière infuse ses toiles. Influencée par le cubisme et Cézanne, ses paysages tendent de plus en plus à l’abstraction des formes, où priment la couleur et la sensation. De retour à New York, elle abandonne définitivement la figuration, prend part à l’essor de l’expressionnisme abstrait new-yorkais, se liant avec Willem de Kooning, Franz Kline et Philip Guston, et expose dans les galeries.

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Tableau de Joan Mitchell, A small garden, 1980
Joan Mitchell, A small garden, 1980. Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat.
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat.

À partir de 1955, elle vit entre New York et Paris, où elle s’installe définitivement en 1959. Tout en maintenant ses distances avec la scène parisienne, elle se lie avec d’autres artistes internationaux – surtout américains – installés dans la capitale qui, comme elle, travaillent l’abstraction : Jean-Paul Riopelle, qui devient son compagnon, Sam Francis, Shirley Jaffe. Si elle continue à exposer à New York, elle est peu présente dans les galeries françaises avant les an-nées 1960. Puissante, gestuelle et expressive, sa peinture colorée est alors marquée par des jeux de transparences et d’effets de matière, de pleins et de vides. Elle commence à travailler ses œuvres en polyptyques, assemblant plusieurs châssis pour créer de grandes compositions horizontales.

Elle achète une maison à Vétheuil, village au bord de la Seine où vécut Claude Monet, et s’y retire en 1968, loin de l’effervescence parisienne. Elle imprègne alors ses polyptiques, au format de plus en plus important, du sentiment des paysages entourant sa maison, peignant par larges touches colorées. L’artiste expose dès lors dans toute l’Europe, notamment à la première Documenta de Kassel (1955), et aux États-Unis, où le Whitney Museum lui dédie une exposition en 1974 – en France, sa première monographie se tient en 1982 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Elle s’affirme comme l’une des artistes majeures de l’abstraction de la seconde moitié du XXe siècle.

Bibliographie :

  • Sarah Roberts et Katy Siegel (dir.), Joan Mitchell, San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art, New Haven et Londres, Yale University Press, 2020.