1Paris et nulle part ailleurs
L'exposition
Paris est l’une des capitales culturelles vers laquelle affluent depuis très longtemps artistes et intellectuels du monde entier. La « ville lumière » aux innombrables musées est un des cœurs des avant-gardes où l’on vient se former, créer, exposer, confronter son travail à celui des autres, vendre. Les artistes passent quelques mois, quelques années, partent et reviennent, ou s’installent définitivement. Les échanges ont lieu dans les ateliers, revues, cafés, salons, galeries. De nouvelles visions émergent, que ce soit dans les domaines de l’abstraction, de la figuration, de l’art cinétique, ou encore de l’art corporel.
La Seconde Guerre mondiale finie, il fallait de nouveau aller à Paris, et pour beaucoup, nulle part ailleurs, malgré l’attractivité de plus en plus forte de New York. Pour quelles raisons ces artistes sont-ils venus ? Comment leurs œuvres ont-elles été marquées par ce changement d’univers, comment l’expriment-elles ? Leurs parcours migratoires sont-ils similaires à ceux de leurs compatriotes ?
Paris et nulle part ailleurs s’intéresse à quelques-uns des très nombreux artistes venus en France, et à Paris en particulier, dont le travail permet de saisir les enjeux de la migration. Elle est organisée en quatre thèmes : s’exiler, mêler sa culture d’origine et celle d’accueil, réagir à l’étrangeté du monde que l’on découvre, construire un langage universel sans frontières. L’exposition et son catalogue évoquent les motivations du départ, l’installation, les sociabilités, un quotidien parfois difficile dans une ville cosmopolite plus ou moins accueillante, devenue leur nouveau foyer.
Avec les œuvres de Shafic Abboud, Eduardo Arroyo, André Cadere, Ahmed Cherkaoui, Carlos Cruz-Diez, Dado, Erró, Tetsumi Kudo, Wifredo Lam, Julio Le Parc, Milvia Maglione, Roberto Matta, Joan Mitchell, Véra Molnar, Iba N’Diaye, Alicia Penalba, Judit Reigl, Antonio Seguí, Jesús Rafael Soto, Daniel Spoerri, Hervé Télémaque, Victor Vasarely, Maria Helena Vieira da Silva, Zao Wou-Ki.
Commissariat de l’exposition
Jean-Paul Ameline, commissaire de l’exposition
Né en 1948, Jean-Paul Ameline a d’abord enseigné l’histoire-géographie dans l’enseignement secondaire avant de devenir conservateur au Musée National d’Art Moderne (Centre Pompidou) à Paris en 1985. Nommé conservateur général du Patrimoine en 2003, chef de service des Collections modernes au MNAM jusqu’en 2013, il a déterminé l’entrée dans la collection du Musée national d’art moderne de nombreuses œuvres marquantes des années d’après-guerre. Parmi elles, dans le cadre du dispositif de la dation en paiement à l’État, l’acquisition d’œuvres de Bazaine, Debré, Etienne-Martin, Hajdu, Leroy, Magnelli, Manessier, Soto, Vieira da Silva. De 1985 à 2013, il a, parallèlement, organisé au Centre Pompidou de nombreuses expositions dont Picasso-Parade (1986), Daniel Spoerri (1990), Face à l’Histoire. L’artiste moderne devant l’événement historique, 1933-1991 (1996), Robert Delaunay de l’impressionnisme à l’abstraction (1999), Denise René l’intrépide (2001), Nicolas de Staël (2003), ainsi que Paris du Monde entier (l’artiste étranger à Paris 1900-2005) pour le National Art Center à Tokyo en 2007, et enfin Figuration narrative (1960-1972) pour le Grand Palais à Paris et l’Institut valencien d’art moderne (IVAM) à Valencia (Espagne) en 2008. Depuis son départ du Centre Pompidou, il a notamment organisé la première rétrospective Jean Fautrier au Japon (Tokyo, Toyota, Osaka, 2014-2015) et dirigé le catalogue La Figuration narrative publié en 2017 par la Fondation Gandur pour l’Art à Genève.
Chloé Dupont, assistante d’exposition
Chloé Dupont est chargée d’exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration. Diplômée en histoire de l’art à l’Université de Grenoble et en muséologie à l’Ecole du Louvre, elle a notamment participé à la préparation de plusieurs expositions au musée d’Orsay, au Petit Palais et au musée Cernuschi.
