Thonn Ouk
"Ce monde ancien disparu sans retour"
1917 : Naissance à Phnom Penh
1938 : Étudiant boursier à Paris
1947 : Élu député de Phnom Penh pour le Parti démocrate
1955 : Retrait de la vie politique après l’instauration du parti unique par le prince Sihanouk
1975 : Prise du pouvoir par les Khmers rouges et exil en France
1994 : Premier retour au Cambodge
Je suis né en 1917, au Cambodge sous Protectorat français, j’ai presque 90 ans. Il n’y a pas longtemps, dans un restaurant, à Hong Kong, un client qui a entendu mon âge a voulu absolument me serrer la main, il disait que ça lui porterait bonheur ! Je suis d’une famille de mandarins. L’un de mes grands-pères était vice-ministre de l’Agriculture au Palais royal, l’autre haut fonctionnaire du Trésor, à Phnom Penh. Mon père, comme eux je suppose, savait très bien le français, ce qui lui avait permis de commencer sa carrière comme secrétaire auprès du Résident français au Cambodge. De là, on pouvait grimper les échelons pour devenir gouverneur de district, puis de province, ou même ministre. À l’époque, il n’y avait que cinq ministres et ils étaient nommés à vie. À ma naissance, mon grand-père le vice-ministre était déjà mort. Mais la chose amusante, c’est qu’il avait laissé son bicorne d’amiral, son épée, sa veste d’officier de marine et ses fausses dents, elles aussi de fabrication française. On gardait tout ça à la maison, chez ma grand-mère, non loin du Mékong, où
nous vivions. Dès quatre ans, tous les deux ou trois mois, j’allais avec grand-mère toucher la retraite du grand-père au Trésor public.
Au bord du grand fleuve
Ce monde ancien de mon enfance, qui a maintenant disparu sans retour, se caractérisait par une extrême simplicité de vie. Le Cambodge était un tout petit pays. À l’arrivée des Français, il y avait seulement un million d’habitants. Quand je suis né, 50 ans après, nous étions moins de deux millions. Phnom Penh était alors une très petite ville. Quelques rues étaient empierrées, mais l’asphalte était inexistant. Il y avait peut-être une centaine d’automobiles et tout le reste, c’était soit des poussespousses, soit des voiture tirées par un cheval, on appelait ça une "voiture-armoire", rotès tou. L’un de mes oncles avait d’ailleurs une compagnie de ces taxis-«armoires». Les plus fortunés des Cambodgiens, les mandarins, les ministres et tout ça, n’avaient que des maisons en bois, sur pilotis, avec un toit de tuiles, et c’était considéré comme un grand luxe. Moi, je vivais dans l’une d’elles, mais je jouais avec les enfants du quartier, dans la rue, avec les petits Chinois et quelques petits Vietnamiens des "maisons flottantes", sur le fleuve.
Entre soi
Vers le Nord, c’était le quartier chinois, le quartier commerçant, qui existe toujours et après, le quartier français. Cambodgiens et Français vivaient chacun de leur côté, entre soi. Quelquefois, on se rencontrait en faisant ses courses, chez les Chinois. Si on se connaissait, on se saluait, et c’est tout. Il n’y avait pas tellement de sentiment d’infériorité de notre part. Je me souviens par exemple – dès mon très jeune âge, je lisais les revues françaises de mon père et les journaux édités à Saïgon –, que j’avais été indigné en lisant qu’un Français avait doublé tout le monde, dans un bureau de poste au Vietnam. Donc pour moi, de telles choses n’avaient rien de normal. Il faut dire qu’au Cambodge, la présence française était plutôt ressentie comme bénéfique, parce que sans elle, notre pays aurait été réduit à la plus simple expression. On savait que le Protectorat nous avait préservés de la disparition, alors que les Vietnamiens et les Siamois étaient sur le point de se partager le pays.
Apprentissages
J’ai commencé comme tous les garçons cambodgiens à la pagode, pour apprendre à lire et écrire le khmer et le pâli, qui est la langue ancienne réservée à la religion, mais au bout d’une semaine, je n’ai plus voulu y mettre les pieds. Il y avait un petit bonze qui s’amusait avec un bout de rotin à frapper sur les murs ici et là, et finalement sur moi-même ! Mes parents ont accepté de me laisser à la maison, où j’ai appris à lire en khmer avec ma mère et en français avec mon père. Quand je suis entré à l’école, c’était déjà en 1925, j’étais plus jeune que la plupart des élèves cambodgiens. Il n’y avait qu’une école primaire par province, trois en tout à Phnom Penh, un seul collège pour tout le pays et au début, pas de lycée ! Après le concours d’entrée en 6e, on préparait ça vraiment comme si c’était Polytechnique, j’ai fait mes études normalement jusqu’au bachot. Dès la classe de 4e, je me disais : "Ah ! Ce serait bien de construire un autre collège, tout de même." Et des années plus tard, en 1952, en tant que ministre de l'Éducation, j’ai décidé de doter chaque province d’un collège, dont trois sont entrés en fonction cette année-là. Plus tard, j’ai aussi créé un collège privé.
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Première grève
Avec deux heures de cours de cambodgien par semaine, nous étions des élèves plutôt déracinés. Mais dès la 3e, on commençait à disserter en français sans brouillon et sans trop de fautes. Pour nous, la France était un rêve, le pays de la civilisation, de la technologie, des sciences, de la littérature... J’avais en tête des études de médecine, mais pour ça, il fallait aller à Hanoi. Comme j’ai eu la chance d’obtenir une bourse pour la France, en même temps que mon ami de lycée, Chhean Vam, j’ai choisi l’histoire et lui la philo. Même à l’époque, je voyais bien certaines injustices. En 1936, quand j’étais au lycée – le lycée Sisowath, qui existe toujours –, nous avions eu une grande bataille avec l’administration, qui voulait faire payer l’impôt personnel aux élèves de plus de 18 ans. Révolte, grève, lettre au Résident supérieur et trois mois de privation de sorties. Finalement, nous avons gagné. Par la suite, alors que j’étais déjà en France, les Français ont arrêté un cousin de ma mère du nom de Pach Chhoeun et l’ont envoyé au bagne de Poulo-Condor. Il avait pris la tête d’une révolte des bonzes, qui protestaient, eux aussi, contre l’impôt personnel.
Le Café Dupont
Je me souviens très bien de mon arrivée en 1938, en novembre, le 12 exactement, juste après les défilés, il y avait encore les drapeaux. Mon paquebot accostait à Marseille. J’ai télégraphié à Chhean Vam, qui était déjà à Paris, pour qu’il m’accueille à la gare de Lyon. Pendant tout le trajet jusqu’à la Cité universitaire, je regardais tous ces bâtiments bien gris, loin de l’éclat que j’avais imaginé. C’était plutôt décevant. Nous étions logés à la Maison de l’Indochine : trois Cambodgiens, une quarantaine de Vietnamiens et un Laotien. Le reste, c’était d’autres étrangers et des Français. Une très belle ambiance. Mais on se fréquentait surtout entre Cambodgiens. Nous jouions aux cartes au Café Dupont, au coin des boulevards St-Michel et St-Germain. Moi-même, je perdais tout le temps, alors avec un autre Cambodgien et le Laotien, notre ami, nous allions au cinéma plutôt ces jours-là.
Monsieur Marc Bloch et autres rencontres
Il n’y avait pas de distinction raciale entre les Français et nous, tout le monde était très amical. Pendant la guerre et l’occupation allemande, les étudiants coloniaux ont été réunis à Montpellier, en zone libre, et le gouvernement nous traitait bien. C’est là que j’ai eu comme professeur d’histoire médiévale, en cours presque particulier, Monsieur Marc Bloch, qui a pris le maquis après l’invasion de la zone Sud. Un de mes camarades, un Africain, faisait le courrier entre les différentes factions de résistants, mais la plupart d’entre nous se contentait d’écouter les émissions de la France libre en espérant la victoire des Alliés. Je me rappelle qu’on nous a invités à aller faire des causeries dans les chantiers de jeunesse, qui étaient comme une sorte de service militaire au milieu de la forêt. Je devais parler des coutumes
cambodgiennes et la première fois, j’avais tout écrit. J’étais si effrayé que mon papier faisait un bruit étrange : je tremblais ! Et puis j’ai appris que beaucoup de ces jeunes-là n’avaient même pas le certificat d’études, et moi qui étais déjà licencié, j’ai perdu la timidité. Depuis ce jour, j’ai toujours parlé facilement en public.
Temps nouveaux
Déjà vers la fin de la guerre, nous autres étudiants, nous pensions que c’était nécessaire d’avoir une plus grande liberté à l’égard des Français, d’autant qu’ils avaient perdu de leur prestige après avoir été vaincus par le Japon en Indochine. Comme nos camarades vietnamiens, la meilleure voie à nos yeux était la démocratie. Parce que ce serait le peuple qui donnerait l’orientation dans son propre pays. Et donc, nous ne voulions pas combattre par d’autre moyen que celui-là. Au point de vue social, nous voulions surtout rendre le pouvoir plus proche des administrés. Nous ne voulions plus voir des gens s'agenouiller devant l'autorité. Dans certaines provinces, on ne pouvait même pas passer devant la résidence du gouverneur sans enlever son chapeau, sinon on risquait d’être brutalisé. À ce moment-là, la voix socialiste et communiste était prépondérante en France. Je me sentais assez proche de journaux comme Franc-Tireur ou Combat. Mais j’ai suivi quelques meetings communistes à Paris et je ne les ai pas du tout appréciés.
Naissance du Parti démocrate
Pour revenir au pays, certains de notre groupe ont accepté d’être des officiers de liaison dans l’armée française, comme Chhean Vam, qui est rentré en octobre 45 avec l’amiral d’Argenlieu. Quand je suis arrivé en juin 1946, un petit noyau s’était déjà formé pour porter nos idées de France devant les électeurs et créer le Parti démocrate, Kanapak Prachea Thipatei en cambodgien. J’ai dirigé le journal du parti en français, Le Démocrate. Très vite, nous avons été rejoints par presque toute l’élite éduquée du pays. Nous avons gagné largement l’élection de 1947 et le roi Sihanouk a décidé de nommer Premier ministre l’un des nôtres, le prince Youtevong, tandis que notre Assemblée consultative examinait le projet de Constitution. Les autorités françaises ont soumis un texte que nous avons totalement rejeté, car devant réserver tous les pouvoirs au roi. Nous avons adopté un second projet, fait pour la France mais refusé par son Parlement : son préambule détaillait tous les droits et les devoirs d’un peuple libre. Nous n'avions jamais connu ces libertés au Cambodge. C’était un grand progrès par rapport à l’autorité absolue que le roi, et au-dessus de lui, les Français, avaient eu jusque-là.
Privilèges et déconvenues
Personne, alors, ne voulait abolir la royauté, personne. Au contraire, nous pensions que la volonté populaire avait besoin, pour résister au pouvoir de la France, de l’appui du roi. Mais ce dernier, pour des raisons que l'histoire déterminera, a cru que les Démocrates étaient anti-royalistes. Aussi a-t-il dissous l'Assemblée nationale par deux fois. Et moi, qui ai été élu deux fois député de Phnom Penh, je n'ai pu terminer aucun de mes mandats. Entre temps, à Paris, on a créé l’Assemblée de l’Union française, pour que les coloniaux donnent leur avis – elle n’avait aucun pouvoir législatif, même pas pour les questions coloniales –, et j’ai été désigné parmi les cinq représentants du Cambodge. J’y suis resté conseiller jusqu’à la fin, de 1948 à 1958. J’avais donc beaucoup de privilèges : à l’époque, le cumul des mandats était possible, et j’étais à la fois conseiller à Paris, député et ministre à Phnom Penh. J’avais l’immunité parlementaire des deux côtés, mais au Cambodge, c’était tout à fait relatif : c’était à condition de ne pas attaquer le roi Sihanouk.
Un beau parti
Je me suis marié en 1949. Mon épouse n’avait que 19 ans et moi j’étais déjà un vieux garçon de 31 ans, mais quand même, je crois, un assez beau parti ! C’était un mariage pas du tout arrangé, bien que nous ayons été du même milieu – son père a été ministre de l’Économie, puis gouverneur de Phnom Penh. On a fait connaissance vraiment petit à petit. Nous avons eu quatre enfants, deux garçons et deux filles, qui ont tous été au Lycée Descartes à Phnom Penh, un lycée français. C’est peut-être pour ça qu’ils se sont adaptés totalement à la vie en France ou aux États-Unis, tout en conservant une base cambodgienne acquise depuis la naissance.
La fin des Démocrates
En s'appropriant tous les pouvoirs, le roi a pratiquement détruit le Parti démocrate. Ensuite, il a créé son propre parti pour se présenter aux élections de 1955. Nous, nous étions déjà complètement noyautés par les communistes, des jeunes gens qui, en partie grâce à nous, avaient étudié à Paris et en avaient surtout profité pour se former auprès du Parti communiste français. Dont Saloth Sar, le futur Pol Pot, et aussi Ieng Sary, son bras droit, que j’ai bien connu. En 1953, à Paris, il m’avait demandé d’être son témoin de mariage, à la mairie du XIVe. Tous ces jeunes radicaux pensaient que nous, les anciens, nous nous étions montrés d’une mollessei incompréhensible et ils nous ont évincés par des procédés malhonnêtes. Résultat, ils ont mené une campagne très virulente et Sihanouk a raflé tous les sièges. Le Cambodge est devenu un régime de parti unique.
La raffinerie du Cambodge
Alors j’ai décidé de me retirer de la vie politique, parce que je me battais pour la démocratie, or, de démocratie, il n’en était plus question. En accord avec ma femme, j’ai accepté un travail de petit cadre à la Shell, la compagnie pétrolière, même si pour certains de nos proches, c’était vraiment tomber très bas. Du point de vue financier, je gagnais quand même autant, sinon plus, qu’un ministre cambodgien, d’autant que je n’avais jamais concussionné. J’ai grimpé les échelons très vite et c’est là que j’ai vraiment appris le métier de pétrolier. Par la suite, comme le général De Gaulle avait promis au roi Sihanouk de créer une raffinerie au Cambodge, on a proposé mon nom pour le poste de PDG. Ç’a été pour moi une joie immense. Il y avait une telle amitié entre les coopérants français et les Cambodgiens ! Elle s’est prolongée jusqu’à maintenant entre les anciens, dispersés un peu partout en France, alors que la raffinerie est détruite depuis presque 40 ans.
Le temps des Khmers rouges
Dès le début de la guerre, dès 1971, je prévoyais que les communistes gagneraient, parce que de notre côté, l’incapacité était complète. J’avais prévenu les Américains, qui nous donnaient subsides et armements, que si on ne remplaçait pas ce gouvernement, la faillite serait totale. Je me doutais aussi que les Khmers rouges seraient très durs, parce qu’en 73, une personne échappée d’une zone conquise nous avait raconté. Mais je ne me doutais pas qu’ils deviendraient aussi sanguinaires, une fois victorieux. Nous avions envoyé les enfants à Paris, où nous possédions un appartement. Nous devions les rejoindre au dernier moment, car je voulais rester avec mon personnel tant que ce serait possible. En 1975, nous sommes venus pour une petite semaine assister à un Conseil d’administration de ma
société, une filiale d’Elf, et Phnom Penh est tombée pendant notre voyage. C’est comme ça que je suis devenu un exilé. Nous n’avions aucune nouvelle. On avait annoncé que Phnom Penh avait été vidée, que la nourriture manquait et puis plus rien. Le pays était coupé du monde. Un an après, on a commencé à savoir un peu des atrocités qui se passaient et j’ai demandé la nationalité française.
Deuils impossibles
Après l’invasion vietnamienne de 1979, nous avons appris par une connaissance que toute la famille restée là-bas était morte. D’abord mes parents, qui étaient très âgés, quelques semaines après la prise du pouvoir par Pol Pot ; et puis ma sœur et toute sa famille, exécutés en 1977. Mon beau-frère s’était suicidé de désespoir. Une faute que, pour les Khmers rouges, sa femme et ses enfants aussi devaient payer. Seule une nièce a survécu, elle est professeur du côté de Besançon. Par contre, ceux qui étaient partis avant les événements sont tous ici, très nombreux. Je ne sais pas pourquoi, je ne sens pas de colère. C’est quelque chose qui nous dépasse tellement ! Incompréhensible, tellement ! Que l’on ait fait mourir tant de gens de faim, de manque de médicaments, de mauvais traitements... Je comprends qu’on souhaite la condamnation des quelques responsables encore en vie, mais pour ma part, je ressens une sorte de fatalisme, qui est peut-être un des traits de notre caractère cambodgien. Notre pays, qui a connu la gloire d’Angkor, avant de se rétrécir comme une peau de chagrin pendant des siècles de déclin, sous la conduite de mauvais chefs, s’est peut-être trop habitué à subir.
Le roi et moi
En 1994, alors que la paix était revenue, une de mes filles a souhaité aller là-bas et nous y sommes retournés avec ma femme. J’ai rencontré à cette occasion le Premier ministre Hun Sen, qui, bien que nous ne soyons pas du tout du même bord, m’a accueilli chez lui très courtoisement, en m’appelant «oncle», à la cambodgienne. J’ai décidé alors, et je m’y tiens, que j’allais rester strictement neutre en ce qui concerne la vie politique là-bas. J’ai demandé aussi une audience au roi Sihanouk, afin de lui marquer mon respect et ma reconnaissance pour son rôle dans la résistance contre l’occupation vietnamienne. J’étais très ému, et peut-être a-t-il ressenti aussi un peu de sentiment dans cette rencontre, car il a montré beaucoup de bienveillance. Le palais royal était presque comme autrefois, et nous nous tenions là où nous avions dansé à la française, ma femme et moi, à une époque où nous étions très jeunes, et le roi aussi d’ailleurs. En ce temps-là, nous avions voulu promouvoir la démocratie, et cela n’avait pas abouti du tout, je dirais peut-être à cause du roi. Mais il ne m’avait pas tenu rigueur de cette opposition, il m’a même dit : "De votre temps, vous n’avez pas été aussi méchant envers moi que ceux de maintenant." Tout à la joie des retrouvailles, nous avons oublié pour un moment le temps présent. Mais nous savions en même temps que le passé ne reviendrait jamais. De l’âme ancienne du Cambodge, il ne reste que des débris épars. Nous avons constaté cela avec tristesse, mais avec la certitude que ce que nous avions connu appartenait à un temps révolu. L'espoir d'un nouveau Cambodge, heureux et paisible, demeure malgré tout.
Thonn Ouk est décédé fin 2013.
Témoignage recueilli en septembre-octobre 2006
Production : Atelier du Bruit
Auteur (entretiens, récit de vie) : Irène Berelowitch
Photos et film : Xavier Baudoin
Montage module sonore : Monica Fantini
En savoir plus sur l'immigration cambodgienne :
- [revue] "France, terre d'Asie. Cheminements hmong, khmers, lao, viêtnamiens", Hommes et Migrations, n°1234, Novembre-décembre 2001. Voir la revue