Paris pour passage
Immigrés, exilés, femmes et hommes en quête d’un espace de liberté, les artistes et écrivains sont nombreux à rallier Paris pendant la courte décennie précédant la Seconde Guerre mondiale.
La ville devient un lieu de passage, de refuge, parfois d’ancrage, en tout cas un bouillon de cultures dont l’étude dessine une nouvelle géographie des transferts artistiques. Tous et toutes font de Paris un centre éclaté et polyphonique, lui-même relié à d’autres centres. Plusieurs réalités s’y superposent : entre les oppressions et les crispations identitaires définissant le champ à géométrie en réalité variable du « national » comme de « l’étranger », les artistes travaillent, créent des ponts par-delà les frontières, voire de véritables internationales, notamment dans le domaine de l’art abstrait (ou concret).
Le temps des colonies est aussi celui du Black Paris, l’époque de la fabrique des arts nationaux et des replis identitaires est aussi celui de la conquête des espaces individuels et de la définition de soi-même.
Après la guerre et ses désastres, la dynamique de la décolonisation, la fracturation de l’Europe entre l’est et l’ouest créent de nouveaux chemins et en ferment d’autres.
Le colloque international qui se tient à l’Institut national d’histoire de l’art et au Musée national de l’histoire de l’immigration restitue les enjeux et la cartographie de ces années de lutte, de combat, d’entraide et de solidarité.
Vendredi 20 janvier 2023, de 9h30 à 17h30, à l'INHA
9h30 - Ouverture
9h40 - Prologue : Portrait de l’artiste en étranger, Marianne Amar (Musée national de l’histoire de l’immigration)
10:00-13:00 Session 1 - Altérités, identités : espaces coloniaux, anticoloniaux, définitions de « l’art français »
10h - Les Beaux-Arts de Paris pendant l'entre-deux guerres : une école-monde ?, Alice Thomine (ENSBA)
10h30 - Paris, capitale anticoloniale ?, Maureen Murphy (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
11h - 11h30 - Pause
11h30 - Ernest Mancoba and Sonja Ferlov in France, intervention en anglais, Jacob Thage (musée Jorn, Silkeborg, Danemark)
12h - L’« art français » : variations sur un invariant, Victor Claass (INHA)
12h30 - 13h - Discussion
14:30-17:30 Session 2 - Paris comme point de passage
14h30 - Amrita Sher-Gil à Paris, Deepak Ananth (Esam Caen-Cherbourg)
15h00 - Connectedness : Wilhelm Freddie and Surrealism in France and Scandinavia, intervention en anglais, Dorthe Aagesen (National Gallery of Denmark)
15h30 - 15h45 - Pause
15h45 - La langue de l’exil. Carl Einstein, méditations parisiennes sur Georges Braque, Uwe Fleckner (Universität Hamburg, Allemagne)
16h15 - Paul Westheim, le milieu des exilés germanophones et la lutte anti-nazie en France, Ines Rotermund-Reynard (INHA)
16h45 - 17h30 - Discussion
Samedi 21 janvier de 10h à 17h30, au Musée national de l’histoire de l’immigration
10h00 - mot d’accueil
10h15-12h45 Session 3 - Internationales de l’art abstrait et décloisonnement des avant-gardes
10h15 - Charles Sirato and the dimensionnist manifesto, Oliver Botar (Université de Manitoba, Canada)
10h45 - La revue Plastique, réseaux et engagements de Sophie Taeuber-Arp, Cécile Bargues (INHA)
11h15 - 11h45 - Pause
11h45 - Integration or isolation. Life and career strategies of Hungarian artists in French emi-gration in the 1930s and 1940s, intervention en anglais, Edit Sasvári (Musée Lajos Kassák, Budapest)
12h15 - 12h45 - Discussion
14:30-17:30 Session 4 Et la guerre vint, disparus et survivants
14h30 - Otto Freundlich, artiste “dégénéré”, réfugié, interné, caché, déporté, assassiné, Annette Becker (Paris-Nanterre)
15h00 - Victor Brauner, Max Ernst, Hans Bellmer et leurs créatures, Maurice Fréchuret (historien de l’art)
15h30 - 16h - Pause
16h00 - Iliazd, l’art de l’apatride, Régis Gayraud (Université Clermont-Auvergne)
16h30 - « Liberté, liberté chérie » : artistes étrangers dans la France de l’immédiat après-guerre, 1945-1950, Jean-Paul Ameline (historien de l’art)
17h - 17h30 - Discussion
Comité scientifique
- Marianne Amar, Musée national de l’histoire de l’immigration
- Cécile Bargues, INHA
- Éric de Chassey, INHA
- Sébastien Gökalp, Musée national de l’histoire de l’immigration