Concert

La nuit du scopitone

Créé en France en 1960, le scopitone est un juke-box associant l’image au son. La nuit du scopitone est l’occasion de voir ou revoir ces films emblématiques d’une époque où la liberté de ton laissait une large place à l’inventivité, la poésie et l’humour.

Cette soirée de projections d'une sélection de scopitones de musique maghrébine ouvre les portes d’un patrimoine musical peu connu. Cet ancêtre du clip a connu ses heures de gloire entre 1960 et 1980 : filmés en 16 ou 35 mm, puis en super-8, des artistes du monde entier ont chanté devant les caméras. Les chanteurs arabes et kabyles constituent une part importante du catalogue des Scopitones.

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Extraits de scopitones. De gauche à droite : Les Abranis, Mohamed Mazouni, Kamal Hamadi et Noura et Salah Saadaoui. © PDB
Extraits de scopitones. De gauche à droite : Les Abranis, Mohamed Mazouni, Kamal Hamadi et Noura et Salah Saadaoui. © PDB

Cette présentation fera découvrir au public les vedettes de cette période qui se sont produites en France et qui y sont parfois restées, comme Kamal Hamadi, Noura, Slimane Azem, Les Abranis, Idir, etc.

Ces clips étaient visibles à l’époque grâce à une machine confectionnée par un bricoleur ingénieux qui, à partir du célèbre Juke-box, a voulu ajouter de l’image au son. Installées dans les cafés, ces machines ont donc diffusées les premières images de la chanson maghrébine de l’exil. Le format de cette soirée permet de projeter un panel des plus beaux scopitones d'artistes maghrébins :

  • Kamani fil Telphon de Khlifi Ahmed
  • Rabbi Adh issahel de Noura et Kamal Hamadi
  • Latmena emra de Salah Sadaoui
  • Clichy de Mohamed Mazouni
  • Athedjaladde de Les Abranis
  • Madame encore à boire de Slimane Azem
  • Zwits ruits de Idir
  • Ach Dani de Salah Sadaoui et Kaci Tizi ouzou
  • Zerdet couscous de Mohamed Jerrari
  • Harlem Shuffle de Vigon
  • Mazalni maak de Dahmane Harrachi

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Nuit du Scopitone. Photo Awatef Chengal © Cité nationale de l'histoire de l'immigration
Nuit du Scopitone. Photo Awatef Chengal © Cité nationale de l'histoire de l'immigration

La soirée alternera des temps de projection des scopitones et des temps de débats animés par Naïma Yahi et avec Alain Brunet et Jean-Charles Scagnetti.

Naïma Yahi est chargée de recherche, au sein de l'association Génériques à Paris. Docteur en histoire culturelle, sa thèse s'intitule L'exil blesse mon coeur: pour une histoire culturelle des artistes algériens en France de 1962 à 1987. Elle est co-commissaire de l'exposition Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France, présentée du 17 novembre 2009 au 18 avril 2010, à la Cité.

Alain Brunet est réalisateur et spécialiste en culture iranienne. Connu pour avoir tourné Le Solitaire en 1972, il a filmé près de 500 scopitones entre 1965 et 1980. Il s’est surtout illustré en filmant la quasi totalité des artistes maghrébins et moyen-orientaux qui constituent aujourd’hui un héritage culturel majeur de l’histoire culturelle de l’immigration.

Jean-Charles Scagnetti est enseignant à l’Université de Nice Sophia-Antipolis et membre du Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine. Spécialiste de l’émigration algérienne, il s’intéresse également aux ancêtres des vidéo-clips, les scopitones. Il est l’auteur de L’aventure scopitone (1957-1983) publié chez Autrement en 2010.

Samedi 13 mars 2010 à 20h

Auditorium Philippe Dewitte
Entrée libre
Cette soirée est proposée dans le cadre de la programmation autour de l'exposition "Générations. Un siècle d'histoire culturelle des maghrébins en France". En savoir plus