Journées du patrimoine 2008 - Patrimoine et création
A l’occasion des journées du Patrimoine, les 20 et 21 septembre 2008, la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration présente, au Palais de la Porte Dorée, exceptionnel témoin du style Art Déco des années 1930, des créations de trois grands noms internationaux de l’art contemporain :
Kader Attia (La machine à rêves)
Melik Ohanian (Peripherical Communities(Dakar))
Tadashi Kawamata (projet d’une installation extérieure pour la Cité)
Visite du Palais de la Porte Dorée
Des espaces historiques seront exceptionnellement ouverts au public : mezzanine décorée de fresques entourant l'ancienne salle des Fêtes du palais Colonial, anciens espaces de stockage d'oeuvres transformés en salles d'atelier.
Le public pourra également visiter gratuitement :
- l'exposition permanente Repères
- l'exposition temporaire 1931, les étrangers au temps de l'exposition coloniale
- l'aquarium tropical
Des visites-conférences gratuites sont proposées aux visiteurs individuels samedi et dimanche à 11h, 15h, et 17h.
Contact : Bénédicte Duchesne - Tél. : 01 53 59 64 30 - reservation@histoire-immigration.fr
Un parcours "jeune"1931 : le Palais des Colonies, permettant de découvrir l'architecture et le décor du Palais de la Porte Dorée, est désormais disponible en téléchargement au format pdf.
Publié à l’occasion de l’ouverture au public de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, l’ouvrage Un Palais pour une cité retrace l’histoire du « palais » de la porte Dorée de l’exposition coloniale de 1931 à l’occasion de laquelle il fut construit, jusqu’à son réaménagement. En savoir plus.
Conférence à l'auditorium
Dimanche 21 septembre à 11h, à l'auditorium : Autour de Tadashi Kawamata, avec Tadashi Kawamata, Patrick Bouchain et Loïc Julienne, architectes de l'agence Construire en charge du réaménagement du Palais de la Porte Dorée et Gilles Coudert, cinéaste qui accompagne le travail de Kawamata depuis une dizaine d'années.
Kader Attia
Vit et travaille entre Paris et Berlin
La machine à rêve
Technique mixte
2008
Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI
Courtesy galerie Anne de Villepoix, Paris
Voir dans les collections
En 2003, Kader Attia présente, à la Biennale de Venise, La machine à rêve. Il s'agit d'une installation composée d'un distributeur automatique et d'un mannequin vêtu d’un sweat-shirt griffé « Hallal ». Le personnage est sur le point d’acheter l’un des articles proposés par La machine à rêve : un kit mariage, du gin hallal, des cartes de crédit gold… autant de produits de notre société de consommation et du besoin de s'y reconnaître. Cette installation marque le début d’une longue série déclinée par l’artiste.
Pour le musée de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Kader Attia a imaginé une version féminine dans laquelle le distributeur propose un ensemble d’objets symboliques, représentatifs, selon l’artiste, du rêve d’intégration de certaines jeunes filles. Procédant par détournement, l’artiste transgresse l’objet et sa signification première et propose une réecriture du réel afin de traduire les déchirements de l’exil ; entre deux mondes, deux identités. Il construit un langage particulier, à la fois poétique et politique, pour affronter la difficile équation entre désir d’appartenance à une société d’accueil et préservation de valeurs ancestrales.
Si l’œuvre souligne le conflit d’une identité déracinée face à la séduction de la société de consommation occidentale, sa signification va au-delà. La machine à rêve nous transporte à la lisière de l’ici et de l’ailleurs, comme un voyage, une traversée allégorique vers l’Autre.
Kader Attia qui a passé son enfance entre la France et l’Algérie, ne cesse de sonder ce « va et vient » permanent d’une culture à l’autre qui va devenir le sujet même de La machine à rêve.
Tadashi Kawamata
Artiste plasticien, né en 1953 sur l’île d’Hokkaïdo (Japon), Tadashi Kawamata réalise dans le monde entier des œuvres en résonance avec les sites investis et leur offre une identité nouvelle en leur adjoignant des structures éphémères qui bousculent notre rapport à l’architecture.
Pour ériger ses installations, l’artiste assemble bois de construction, chaises, tonneaux, cagettes… Poétiques et précaires ses œuvres métaphoriques transforment l’architecture existante et offrent alors un autre point de vue sur le lieu.
Tadashi Kawamata a proposé à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration de réaliser une installation qui faciliterait l’accès physique au palais de la porte Dorée (ce serait la première œuvre pérenne de Kawamata en France). Cette rampe d’accès monumentale serait couverte d’un « nid » en bois et s’accolerait à l’escalier central.
Comme une greffe faite de bois du monde entier, l’œuvre viendrait prolonger celle d’Albert Laprade, architecte d’un palais déjà support de multiples interventions artistiques : des grilles de Jean Prouvé aux salons d’apparat d’Eugène Printz et Jacques-Emile Ruhlmann, en passant par les bas-reliefs d’Alfred Janniot ou les fresques de Pierre Ducos de la Haille…
La maquette ainsi que des croquis du projet et de l’avant-projet de Tadashi Kawamata sont présentés dans l’auditorium de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration pendant les journées européennes du Patrimoine.
En savoir plus sur le projet
Trois des réalisations de l’artiste, filmées par Gilles Coudert sont également présentées :
- Le Passage des chaises chapelle Saint-Louis de la Salpétrière, Paris 1997 - 14’30 (auditorium)
- Sur la voie, Evreux 2000 - 26’ (forum)
- Bridge & Archives, Moyland 2003 - 26’ (forum)
A noter : Une exposition Tadashi Kawamata / Gandamaison est organisée à la Maréchalerie centre d'art contemporain de Versailles du 19 septembre au 13 décembre 2008.
Melik Ohanian
Structure/écran 475 x 250 cm, Vidéoprojection Dvcam sur DVD, multipiste
Audio 16 pistes mono, 16 casques, durée 4’09’
Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI
Courtesy Galerie Chantal Crousel
Voir dans les collections
Melik Ohanian questionne le rapport au monde et explore les notions de territoire et « d’espace-temps » à travers une multiplicité de média (vidéo, photographie, installation, sculpture, texte…). Élargissant sa réflexion au dispositif même de l’exposition et à ses modalités, Melik Ohanian a imaginé pour l’automne 2008 un projet d’expositions co-existantes intitulé From The Voice to the Hand. Celui-ci se déploie simultanément dans quinze lieux de Paris et son agglomération. Une carte détaillée de l’ensemble des expositions co-existantes de From The Voice To The Hand de Melik Ohanian est disponible. Informations complètes sur le site : www.fromthevoicetothehand.com
La Cité nationale de l’histoire de l’immigration s’inscrit dans cette composition géographique et temporelle élaborée par l’artiste en présentant la pièce Peripherical Communities. Ce travail est avant tout un mode d’enregistrement particulier, un instrument précis pour capturer la réalité des communautés pratiquant le slam dans la périphérie des grandes villes du monde.
Déclinée en plusieurs versions, réalisées à Paris (2002), Séoul (2003), Amsterdam (2006), l’installation présentée ici a été effectuée à Dakar en 2005. A l’occasion de From The Voice To The Hand, une nouvelle version sera créée entre Paris (Goutte d’Or) et Londres (Brick Lane).
Modalité narrative, le slam, inspiré par les griots africains, apparaît aux USA dans les années 1970. Cette écriture musicale, expression des cultures urbaines nées de rencontres issues de territoires peuplés de populations migrantes, se réfère également aux rapports aux origines. Melik Ohanian va à la rencontre de poètes urbains qui nous content des histoires en slam et expriment par la musicalité même de la langue, des récits personnels et collectifs témoignant d’expériences diverses. Si tous les visiteurs voient la même image — les slameurs apparaissent par intermittence à l’écran, filmés en plan frontal — personne n’entend le même récit. Chaque déclamation sonore est diffusée dans un casque et invite à une écoute solitaire. L’artiste utilise le principe de la démultiplication tout en jouant des oppositions à l’œuvre dans toute société : résonance/contraste, fragmentation/totalité, collectif/individuel, ici/là-bas.
Un dialogue supplémentaire s’instaure entre l’œuvre et le cadre historique du Palais de la Porte Dorée. L’artiste a souhaité confronter directement son installation vidéo à la fresque monumentale du Forum réalisée à la gloire de l’empire colonial français, par Ducos de la Haille à l’occasion de l’Exposition coloniale internationale de 1931.
Informations pratiques
Accès gratuit aux espaces de la Cité samedi 20 et dimanche 21 septembre 2008, de 10h à 19h.
Site Internet des journées du patrimoine.