La vie psychique des réfugiés. Pour une clinique de l’asile
Avec Élise Pestre, Université Paris Diderot.
Lors de leur demande d’asile en France, les populations réfugiées qui fuient les violences politiques et sociales de leurs pays, sont confrontées à un système juridico-administratif complexe qui évalue leurs déclarations liées aux craintes de persécution. Or, dans de nombreux cas, le rejet de la demande d’asile se fonde exclusivement sur le fait que ces déclarations, et notamment le témoignage du requérant, ne sont pas véridiques.
Nous envisagerons les effets induits par cette suspicion sur ceux qui sont en quête de refuge, à travers l’exploration d’une clinique de l’asile. Il s’agira d’explorer la façon dont les événements passés, parfois douloureux, vont être revisités dans le cadre de ce “parcours du combattant”, mais aussi la condamnation à une forme de suspension psychique et territoriale des demandeurs d’asile rejetés.
Cette clinique rendra également compte de la mise à l’épreuve des professionnels qui exercent auprès de ces populations en quête d’abri. Dans ce contexte où s’opèrent d’importants glissements entre les scènes juridique et thérapeutique, les soignants, les juges, et les fonctionnaires de l’Etat déploient des modalités psychiques singulières, pour être en mesure de continuer d’accueillir et d’accompagner les sujets exilés.
Nous analyserons la particularité de ces procédés et verrons comment la clinique de l’asile s’avère paradigmatique des interactions en jeu entre les champs du politique, du social et des subjectivités.
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