Atelier autour du théâtre - restitution 2022 / 2023
Des élèves de CP ont pu découvrir autrement les collections du Musée par le biais du théâtre.
Entrer dans les collections du musée par le théâtre
École Polyvalente du 4, rue Foncin, collège Pierre Mendès-France dans le 20e et lycée Elisa Lemonnier dans le 12e (Académie de Paris) - 2022 / 2024
Deux classes de CP de l’école du 4 rue Foncin, une classe de 6e SEGPA du collège Pierre Mendès-France (Paris 20e) et une classe de 2de du lycée Elisa Lemonnier (Paris 12e), ont testé l’une des nouvelles propositions en matière d’éducation artistique et culturelle : une approche des collections et thèmes portés par le musée à travers une pratique théâtrale.
Conçue conjointement par Olivier Bonnardot de la compagnie Sultan Bacchus, et Delphine Vanhove, professeure relais au sein du Département de la Pédagogie, cette approche en trois étapes fait l’objet, pour ce qui est de la proposition destinée aux plus petits, d’une concertation avec les professeures des écoles Thi Thu Van Nguyen et Amandine Fontanges, dans le cadre du jumelage avec le Réseau d’Education prioritaire Pierre Mendès-France.
Les élèves de cette école située en REP étant initiés à l’anglais depuis la maternelle, l’atelier théâtral aborde une œuvre des collections – Road to Exile de Barthélémy Toguo (2008) – tout en offrant une occasion de pratique en langue étrangère : l’anglais appris à l’école mais aussi les langues parlées par les enfants hors de l’école, ponctuellement convoquées dans le récit puis dans la création de saynètes.
La première étape est la rencontre en classe pour faire connaissance, définir des termes-clés (immigrer, émigrer, musée, œuvre d’art, objet…), stimuler la curiosité et l’imaginaire autour d’une trame narrative illustrée avec le concours des enfants. Le récit fictif du petit Kossi quittant son pays avec sa famille sur une barque surchargée de baluchons, a permis aux élèves d’entrer, avant de la voir, dans l’installation imposante de l’artiste.
La deuxième étape est l’atelier de théâtre avec projection en 2D de la photographie de l’œuvre de Toguo sur grand écran. Impatients de poursuivre l’histoire de Kossi, guidés par le comédien, les élèves créent des saynètes en anglais à partir de la trame initiée en classe. Une gestuelle chorégraphiée et l’interprétation collective de comptines permettent aux enfants d’entrer dans l’œuvre en éprouvant par le langage, le jeu, le chant et le corps, effort physique ou émotionnel lié à l’exil, enjeu du contenu des baluchons, nombre de personnages embarqués, notion de solidarité…
Enfin, la troisième étape est la visite de l’exposition permanente qui dévoile l’œuvre originale, rebaptisée « le bateau de Kossi » par les enfants. L’objectif est aussi de découvrir trois œuvres y faisant écho : le mobile de Gaëlle Choisne, la maquette de l’Aurore, les tampons encreurs géants de Barthélémy Toguo. D’autres œuvres d’art les interpellent en route.
Pour canaliser l’excitation devant la « barque de Kossi », l’enseignante passa par le français : assis en demi-cercle, les enfants entreprennent une comparaison à l’idée qu’ils s’en sont faite (proportions, détails qui leur avaient échappé en 2D, s’étonnent de découvrir des bouteilles de verre et non de l’eau). S’appuyant sur les dessins d’enfants réalisés après l’atelier théâtre, l’enseignante entreprend en anglais le récit du voyage de Kossi, posant des questions auxquelles les enfants répondent en anglais, réemployant termes et tournures acquises.
Avant de partir, le gilet de sauvetage de l’Aquarius retient l’attention du groupe. Le rapprochement entre l’objet exposé et l’installation de Barthélémy Toguo sur son océan de bouteilles de verre s’impose aux jeunes visiteurs.