Bruno Laffort, Penser les migrations contemporaines, préface d’Abdelhafid Hammouche

Penser les migrations contemporaines dans le contexte de mobilité, de diversification et d’instabilité actuelle semble relever d’une ambition peu réaliste. L’auteur le reconnaît d’ailleurs dès le début de son ouvrage. S’il ne parvient pas à créer ici les outils théoriques qui permettraient de rendre compte de la réalité protéiforme du mouvement des humains en quête d’une vie meilleure ou tout simplement d’une vie qui soit vivable, il montre de façon intéressante les différentes figures des migrations d’aujourd’hui : migrations étudiantes depuis l’étranger ou depuis les quartiers ouvriers où ont été éduqués les filles et les fils des travailleurs migrants des années 1960-1970 ; migrations de jeunes femmes en quête d’émancipation ; familles d’accueil des mineurs non accompagnés ; ouvriers agricoles rendus invisibles par la mobilité que leur impose le système de production européen ; migrants de retour dans un pays en développement après avoir goûté au séjour dans un pays développé et démocratique.

[...]