Société et immigration

Où vivent les immigrés ?

Rappel : en 2020 on comptait en France 6,8 millions d’immigrés, soit 10,2% de la population totale. 90% des immigrés résident dans l’espace des grandes aires urbaines, dont 79 % dans les grands pôles urbains. La concentration plus importante se situe dans l’aire urbaine de Paris. Elle regroupe 38,2 % de la population immigrée soit 2,2 millions de personnes (contre 17,1 % de la population non immigrée soit 10,2 millions de personnes). Les six plus grandes aires urbaines de province sont Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux et Nice.

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Patrick Zachmann. Chinese New Year parade, avenue d'Ivry, 13th arrondissement. 1998
Patrick Zachmann. Défilé du nouvel an chinois, avenue d'Ivry, 13e arrondissement. 1998
© Musée national de l’histoire de l’immigration

Les chiffres de la région parisienne

Dans l’aire urbaine de Paris : 35,8 % des immigrés vivent dans le grand pôle urbain de Paris (villes-centres et banlieue) contre 14,3 % pour les non-immigrés. Ainsi, ils sont 455 810 à résider en villes-centre et 1 591 260 en banlieue (respectivement 1 784 870 et 6 717 840 pour la population non immigrée). Les immigrés vivent plus souvent dans les villes-centres et les banlieues que les non-immigrés, partant, ils résident moins fréquemment que les non-immigrés dans les couronnes des grands pôles urbains (8,7 % contre 19,6 %).

Des différences en fonction des pays d’origines

La répartition de la population immigrée varie en fonction du pays de naissance : la population immigrée née en Afrique (du Nord et subsaharienne), comme celle originaire d’Asie (notamment de Chine, du Cambodge, du Laos ou du Vietnam) est plus urbaine que celle des immigrés nés dans un des pays de l’Union européenne : 95,2 % des Africains et 94,3 des populations d’origine asiatique (89,9 pour Turquie) résident dans l’espace des grandes aires urbaines contre 82,5 % des immigrés originaires de l'Union européenne (UE). Les immigrés nés en Algérie, en Tunisie ou en Chine résident presque exclusivement dans l’espace des grandes aires urbaines (respectivement 96,2 %, 96,7 % et 98,3 %). Plus de la moitié immigrés originaire d’Algérie et de Tunisie résident dans les aires urbaines de Paris, Lyon ou Marseille, « lieux de forte implantation industrielle à l’époque des vagues d’immigration importantes de ces populations » précise l’Insee. 65 % des immigrés nés en Chine vivent dans l’aire urbaine de Paris.

Au sein de ces aires urbaines ils résident en outre très souvent dans les pôles. Par exemple, parmi les Algériens vivant dans l’aire urbaine de Paris, seuls 0,7 % résident dans la couronne qui est située hors de l’Île-de-France ; plus de la moitié (56 %) résident dans les départements de Seine-Saint-Denis, de Paris et du Val-de-Marne. Les Marocains, arrivés plus récemment en France que les Algériens, sont un peu plus dispersés sur le territoire et plus présents dans les zones méridionales. La moitié d’entre eux résident dans sept grandes aires urbaines (Paris, Montpellier, Avignon, Lille, Lyon, Toulouse et Marseille). En outre, ils habitent plus fréquemment que les autres immigrés d’origine maghrébine dans l’espace des petites ou moyennes aires. Les immigrés originaires de l’Afrique hors Maghreb, arrivés au cours des trois dernières décennies, sont quant à eux très concentrés dans l’aire urbaine de Paris : 56,3 % d’entre eux y résident.

Mustapha Harzoune, 2022

Source :

  • Chantal Brutel, "La localisation géographique des immigrés. Une forte concentration dans l’aire urbaine de Paris", INSEE PREMIÈRE, n°1591. Paru le : 19/04/2016 (voir en ligne sur le site de l'INSEE)