La sélection 2025 du Prix littéraire de la Porte Dorée

Créé en 2010, le Prix littéraire de la Porte Dorée récompense une œuvre de fiction écrite en français ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires. Retrouvez ici la présentation de la sélection de cette 16e édition du Prix.

Challah la danse de Dalya Daoud, Nouvel Attila (2024)

Challah la danse de Dalya Daoud

Chemin des brigands logent dix familles, la plupart issues du Maghreb, dans un lotissement ouvrier bâti à côté d’une usine de textile. En marge du village, de ses bars, de son église, de sa ferme et de son lama, voici leur histoire. On s’attache à Bassou, fils chéri de Lalla, qui grandit sans trouver sa place au bourg ni chez ses cousins de banlieue, ainsi qu’au clan des filles, Olfa et Jihane en tête, dans leurs velléités d’émancipation des mœurs familiales et d’intégration à la grande ville.

Espèces dangereuses de Sergueï Shikalov, Seuil (2024)

Espèces dangereuses de Sergueï Shikalov

Un soir d'automne, un trentenaire russe est visité par des fantômes. Fantômes de sa jeunesse et de toutes les autres : celle et ceux qui crurent un temps que leur pays ne les rangeait plus dans la catégorie des espèces dangereuses, des "pervers sexuels". Il décrit une Russie peu connue des Occidentaux, une Russie progressiste qui, le temps d'une décennie, a cru aux droits de l'homme et à l'amour libre. Il évoque l'espoir frémissant des jeunes Russes de ne plus faire semblant, d'être enfin acceptés par leur famille et par la "patrie".
Pouvoir se tenir la main dans les rues de Moscou, oser embrasser son amoureux lors du premier concert de Mylène Farmer à Saint-Pétersbourg, s'éblouir de l'Europe et des United States, ouvrir grand les yeux sur les opportunités d'un monde nouveau.

Jacaranda de Gaël Faye, Grasset (2024)

Jacaranda de Gaël Faye

Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsis. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu. Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon.

Kiffe kiffe hier ? de Faïza Guène, Fayard (2024)

Couverture du livre

Doria a déjà trente-cinq ans et elle a réussi l’exploit de ne pas perdre son humour en chemin. Ce n’était pas gagné quand on voit ce que le monde est devenu. Mais n’est-ce pas un peu trop tôt pour trouver que c’était mieux avant ? À l’image du pays, elle est à un carrefour : elle doit trancher entre nostalgie et espoir, se remettre en question avant de virer réac. Car c’est le genre d’imprévu qui arrive même aux meilleurs.

L'agrafe de Maryline Desbiolles, Sabine Wespieser (2024)

L'agrafe de Maryline Desbiolles

Emma Fulconis : on ne voit qu’elle à L’Escarène, dans cet arrière-pays niçois où elle est née. Prompte, virevoltante, rebelle à tout, sauf au vent, elle a toujours galopé dans les collines. Enfant déjà, on la surnommait « l’athlète ». Se moquant bien des compétitions, Emma « ne court pas relativement, mais absolument ». Mais un jour, sa vie bascule : son ami Stéphane Goiran, avec qui parfois elle écoute un peu de musique lors d’une halte, l’invite chez lui. Là, à peine la porte franchie, un chien énorme se jette sur elle, et lui lacère la jambe, ou plus exactement le péroné, également appelé « l’agrafe ».

Le convoi de Beata Umubyeyi Mairesse, Flammarion (2024)

Le convoi de Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse. Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.

Traverser les forêts de Caroline Hinault, La Rouergue (2024)

Traverser la forêt de Caroline Hinault

Trois femmes, une forêt. La forêt c'est la dernière forêt primaire d'Europe, aux confins de la Pologne. Un sanctuaire sauvage peuplé d'une grande faune disparue ailleurs. C'est là que vit Véra, journaliste biélorusse exilée depuis le printemps au milieu des arbres et des bêtes. C'est là qu'est revenue s'installer Nina, elle qui a rêvé que sa beauté lui ouvrirait les portes de l'Occident mais qui, remâchant ses illusions perdues, occupe avec son fils l'ancienne maison forestière de ses parents. C'est là, enfin, dans cette « zone rouge » où patrouillent désormais les militaires, qu'Alma tente de franchir la frontière.
Sans qu'elles le sachent, la forêt va entremêler le destin de ces trois femmes. Mais comment traverser ce labyrinthe ? Quelle direction prendre ?

Le jury du Prix littéraire 2025

  • Rachid Benzine, président du jury, auteur et politologue
  • Élise Goldberg, écrivaine, lauréate du Prix littéraire 2024
  • Seynabou Sonko, écrivaine, lauréate du Prix littéraire 2024
  • Jean-François Auguste, metteur en scène, fondateur de la compagnie Happy People & co
  • Chayma Drira, chercheuse et journaliste indépendante
  • Walid Rachedi, écrivain, fondateur du média Frictions
     

Les précédents prix

En 15 ans, le prix littéraire de la Porte Dorée a distingué les romans d'Alice Zeniter (Jusque dans nos bras, Albin Michel), Michaël Ferrier (Sympathie pour le fantôme, Gallimard), Henri Lopes (Une enfant de Poto-Poto, Gallimard), Mathias Enard (Rue des voleurs, Actes Sud), Julien Delmaire (Georgia, Grasset), Sylvain Prudhomme (Les grands, Gallimard), Doan Bui (Le silence de mon père, Albin Michel), Négar Djavadi (Désorientale, Liana Levi), Mohamed Mbougar Sarr (Silence du chœur, Présence africaine), Omar Benlaâla (Tu n’habiteras jamais Paris, Flammarion), Mehdi Charef (Rue des pâquerettes, Hors d’atteinte) et Hadrien Bels (Cinq dans tes yeux, Iconoclaste), Nedjma Kacimi (Sensible, éditions Cambourakis) et Polina Panassenko (Tenir sa langue, éditions L'Olivier).

En 2024, le prix littéraire a été remis à Seynabou Sonko pour Djinns, Grasset ainsi qu'à Élise Goldberg pour Tout le monde n'a pas la chance d'aimer la carpe farcie, Verdier.

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