La pierre du métro de José Baptista de Matos
Baptista de Matos, nait en 1934 à Alcandas au Portugal. Au début des années 50, il se marie et fonde une famille. L'Estado Novo, le régime dictatorial du Portugal établi par Antonio Salazar, ainsi que la récession économique poussent Baptista à "changer de vie". Poussé par un souvenir d'enfance dans lequel il entend la voix du Général de Gaulle à la radio qui lui évoque "une référence de la France : Liberté, égalité,..." il immigre en France dans l'espoir d'y installer sa famille.
Baptista arrive en France en 1963 à bord du Sud Express, reliant Lisbonne à Paris. Il rejoint son ami José à la gare d'Austerlitz. Ce dernier lui permet de vivre pendant quelques jours sur un chantier de Pantin. Comme des milliers de travailleurs portugais, il est très vite amener à vivre dans le bidonville de Champigny. Les conditions de vie sont difficiles, plus de 14000 habitants vivent entassés dans des baraques sans eau courante. "Qu'est-ce que je fais ici, à vivre comme un animal ? Je repensais à ma femme, à mes enfants, à ce que j'avais laissé aussi. Et puis je me disais qu'il fallait tenir, qu'il fallait se battre.". Il emménage avec sa famille en 1965 à Fontenays-sous-Bois, employé sur les chantiers de la RATP, lors du chantier de la station Charles-de-Gaulle en 1973 il récupère sa "pierre-trophée". Cette pierre, qu'il a orné de morceaux de carrelage des couloirs de métro, est alors le symbole de son travail et de son attachement à la France. Elle constitue pour lui une synthèse et le témoignage de sa contribution au développement économique de la France.
Témoignage de Baptista de Matos :
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- Histoires singulières : Baptista de Matos