La résidence littéraire
De 2017 à 2023, le Musée national de l'histoire de l'immigration a accueilli un écrivain ou une écrivaine en résidence. Soutenue par le Conseil régional d'Ile-de-France et impulsée par l'écrivain Bernardo Toro et Marie Poinsot, responsable des éditions. Ces résidences littéraires permettent aux auteurs de travailler autour d'une thématique chère au Musée, sur des projets d'écritures collectifs et personnels.
Résidence littéraire 2023 - Nedjma Kacimi
De janvier à octobre 2023, le Musée national de l'histoire de l'immigration accueille Nedjma Kacimi. Le Musée lui a décerné, en 2022, le Prix littéraire de la Porte Dorée pour son ouvrage Sensible paru aux éditions Cambourakis.
L’autrice animera des ateliers d’écriture autobiographique auprès de lycéens et interviendra sur le rôle de la littérature comme forme de transmission de la biographie familiale. Elle réfléchira, dans le cadre d’ateliers pédagogiques destinés à des enseignants, à la question de l’approche et de la compréhension des textes littéraires.
Comment sont nées les résidences littéraires ?
C’est lors de la constitution d’un fonds de littérature sur le thème des migrations que le Musée national de l’histoire de l’immigration a découvert l’importance de la production littéraire contemporaine de langue française. De cette prise de conscience sont nés de nombreux événements littéraires. Le Musée national de l'histoire de l'immigration organise depuis 2010 le prix littéraire de la porte Dorée qui récompense un roman sur l'exil et les réalités migratoires, des cafés littéraires et un salon annuel intitulé LittExil.
Dans la continuité de ces événements, le Musée a voulu insérer dans sa programmation l’accueil d’un écrivain en résidence qui explore les thématiques migratoires en faisant collaborer des publics divers au processus d’écriture. En 2016, le musée a candidaté au programme de résidences d’écrivain soutenu par le Conseil régional d'Île-de-France sous l’initiative de Bernardo Toro et Marie Poinsot. Depuis, chaque année, le Musée invite un auteur et l’accueille en résidence pour mener à bien ses projets d’écritures, ateliers ou activités.
La collaboration a donc débuté avec l’écrivain Bernardo Toro en 2017, puis s’est poursuivie avec Mohamed Mbougar Sarr, Kidi Bebey et Mehdi Charef jusqu’à maintenant. Nedjma Kacimi prend la suite, elle est en résidence cette année.
Pourquoi des résidences au Musée ?
Les écrivains sont volontiers invités à s’investir dans une institution alors que démarre un projet littéraire et à programmer différentes activités dans le cadre d’une résidence d’écriture. Ce sont des occasions uniques de rencontrer des publics et de partir dans une démarche de fabrication de récits à partir de fragments de vie ou d’anecdotes des uns et des autres. Certaines de ces résidences ont pour thème de création l’exil. La question se pose alors des modalités de mise en place d’ateliers d’écriture sur les problématiques migratoires. Quels publics visent-elles ? Selon quelles démarches ? Quels sont les écueils à éviter sur ce thème ? Quels projets éditoriaux pour valoriser les productions dans une approche collective ? Qu’est-ce qu’écrire dans un musée, ou d’un musée, ou sous le patronage d’un musée ?
Pour répondre à ces questions, les résidents ont organisé des ateliers d'écriture avec des classes d'accueil, des associations ou encore des centres d'hébergement. Chaque participant donne ainsi sa voix aux enjeux migratoires et participe aux réflexions et discussions avec les écrivains.
Les ateliers et productions littéraires sont à retrouver également sur le site de l'association Remue.net. Depuis 20 ans, cette revue littéraire en ligne fait la lumière sur les programmes des résidences d'écrivains en Île-de-France.
Découvrez un entretien avec la responsable des résidences, Marie Poinsot, présent sur la revue remue.net : voir l'entretien.