Depuis plus de vingt ans, Bruno Boudjelal, né en France de père algérien, arpente l’autre rive de la méditerranée à la recherche de ses racines familiales et d’une part de lui-même. Dans ce balancier des allers-retours entre la France et l’Algérie, le photographe donne naissance à divers projets : Jours Intranquilles, 1993-2004 et Algérie, clos comme on ferme un livre ? 2009-2013.
Elargissant ses recherches, Bruno Boudjelal réalise en 2011 et 2012 une œuvre autour des Harragas
En contrechamp des routes maritimes de l’exil qur Bruno Boudjelal montre dans l'installation vidéo Harragas) , les rivages que l’on quitte, les Paysages du départ. En contrechamp du bleu, le blanc.
Le regard de Bruno Boudjelal se pose de "l’autre côté", sur les lieux de partance des "Harragas". Il explore ces paysages que l’on laisse derrière soi avant de franchir mers et terres, avant de passer clandestinement les frontières.
Si l’utilisation de la couleur blanche des photographies provient d’abord d’un incident technique, si elle est, au début, le fruit d’une surexposition, elle se fait progressivement porteuse de sens. Le panorama s’estompe de la vue au fur et à mesure que l’on s’éloigne des côtes. Les dernières images s’inscrivent dans la mémoire avant de ne devenir plus qu’ombres blanches, souvenirs, paysages intérieurs… cosa mentale.
De l’éblouissement à l’effacement, là où s’esquissent les frontières impalpables.
Isabelle Renard
Cette œuvre est liée à une autre œuvre de Bruno Boudelal dont elle fait le pendant : Harragas (en savoir plus)
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